C’est en veillant sur mon axe (of course!) que m’est apparu cette nouvelle, extraite du site de la University of Northern Colorado : “Vodcasting and the flipped Classroom“, où pour la première fois l’appellation de “flipped classroom” m’était donnée à lire.
Une recherche par mots-clés m’a rapidement appris que l’approche, loin d’être nouvelle, est pratiquée depuis le début des années 2000, qu’elle consiste à inverser l’ordre et adapter le type d’activités proposées aux étudiants de manière à favoriser leur engagement et faciliter leurs apprentissages, tout en utilisant classe et technologies pour ce qu’elles ont de meilleur.
Ainsi par cette approche, l’étudiant doit de manière autonome s’approprier les contenus théoriques mis à sa disposition par le professeur, que ce soit par la lecture de documents, le visionnement de vidéos ou l’écoute de clips audio en balado. Il doit d’abord “se faire une tête” sur les contenus à apprendre . Cette étape inclura naturellement une phase de questionnements où l’étudiant effectuera ses propres recherches sur le sujet, formulera ses hypothèses, développera son point de vue, etc. Pour finalement entrer en classe et partager ce qu’il aura découvert. La classe devient alors un lieu d’échange et de travail d’équipe où ensemble les étudiants sont appelés à vivre des activités qui leur permettront d’appliquer et par le fait même de consolider les apprentissages amorcés individuellement. À cet effet, voici un tableau illustrant clairement les modalités de l’approche.
Jonathan Bergman et Sam Aaron, tous deux enseignants en sciences, au Woodland High School du Colorado du Sud, sont des pionniers en ce qui concerne cette approche. The Flipped Class: A New Paradigm in Education est la conférence qu’ils ont présentée en juin au colloque de l’International Society for Technology in Education (ISTE) tenu à Philadelphie. Résumé et extrait vidéo de cette conférence se retrouvent sur le blogue Espace TIC du Cégep de Limoilou.
Comme un blogue en amène parfois un autre (et un autre!), celui de Karine Lévesque, Prof en ville, parlait en ces termes de la “classe à l’envers” :
” … qui consiste à consacrer le temps en classe à l’expérimentation, la démonstration, la résolution de problèmes, la création, la manipulation, le travail d’équipe, etc. Les lectures et la théorie (notes de cours) seront étudiées à la maison sous forme de leçons vidéo ou podcast, puis revues ensemble en classe par la suite… Par cette approche, l’élève participe à ses apprentissages et il y est placé au coeur. Il recherche par l’entremise des médias des informations supplémentaires sur le sujet d’étude, ce qui rend la tâche motivante. Il prend ses propres notes, ce qui lui permet une meilleure compréhension des concepts. Finalement, il valide ses apprentissages en les partageant aux autres membres du groupe ce qui les consolident à la fois.”
De même, le blogue November Learning proposait un billet et un podcast audio sur ladite approche. Vous pouvez visiter le site consacré à cette approche et destiné à alimenter les pratiques des enseignants qui s’y intéressent.
Cette approche et ses applications concrètes montrent bien le réel potentiel de la baladodiffusion en enseignement.
Sources :
« Vodcasting and the flipped classroom », University of Northern Colarado, page consultée le 7 septembre 2011.
Séverine Parent, « Flipped classroom », Espace TIC, blogue du Cégep de Limoilou.
Lévesque Karine, « Modèle pour “flipper sa classe », blogue Prof en ville, 14 juin 2011.
Bergman, Jonathan et Aaron Sams, « The Flipped Class : A New Paradigm in Education », conférence donnée dans le cadre du colloque de l’International Society for Technology in Education, , juin 2011.
Veilleuse pendant plus de 10 ans, mes recherches et sujets d'intérêt tournaient autour des multiples usages de la vidéo à des fins d'enseignement et d'apprentissage. Je resterai, même à la retraite, fidèle lectrice de ce blogue qu'est L'Éveilleur!
Vraiment hautement intéressant, Francheska ! Je ne connaissais pas la tendance… As-tu trouvé des exemplaires en enseignement supérieur ?
Malheureusement, pas trouvé d’exemples concrets au niveau supérieur. Mon petit doigt me dit cependant que cette approche doit sûrement se vivre au niveau supérieur (en tout ou en partie) de manière informelle. Je garde l’oeil ouvert!
franck
Bonne trouvaille Francheska; je ne connaissais pas non plus l’appellation. Merci pour ta recherche!
À l’époque où j’ai commencé ici, j’ai conçu (sans le savoir) quelques cours structurés de cette façon : tout le matériel en ligne, et les rencontres en classes consacrées aux discussions, jeux de rôles, etc. Je ne me souviens plus si nous avions fait des PowerPoint commentés, mais on en avait discuté.
On avait opté pour un tel modèle pour des raisons essentiellement logistiques, soit la clientèle dispersée géographiquement et la nécessité de réduire au maximum le nombre de rencontres. C’est donc difficile d’en évaluer les retombées; on ne parle pas d’une fréquence élevée de rencontres, deux ou trois tout au plus.
À lire ce qui s’écrit sur le sujet, je me demande cependant si ça convient à toutes les catégories d’étudiants; il me semble qu’il leur faut une bonne dose de discipline et une certaine base de connaissances antérieures dans le domaine pour que ça fonctionne. Il y a aussi le danger d’y voir une solution miracle (les explications sont en ligne donc les étudiants les écoutent donc ils comprennent); je suggérerais d’inclure des mécanismes pour s’assurer que les notions sont réellement bien comprises avant le cours (leur permettre de tester leur connaissances), afin de s’assurer que le précieux temps de classe ne soit pas passé à dépister, puis à corriger d’éventuelles conceptions erronées… Et de tels mécanismes alourdissent la tâche de conception et de production. On ne s’en sort pas.
Je me souviens qu’au moment où j’ai fait mes études, on en parlait (de la possibilité de réserver le temps de classe pour autre chose que de l’acquisition de connaissances) comme étant LA grande avancée rendue possible par les technologies, qui s’imposerait forcément dans les années à suivre. C’est quand même drôle de voir que plus de 10 ans plus tard…. L’idée revient 😉
Il serait intéressant d’avoir un équivalent français au terme flipped, car il est très évocateur. Inversé? Transposé? Interverti? Hmm, pas facile…