À chaque livraison de la liste de diffusion d’ÉducPros, je passe en revue les derniers titres publiés. J’en découvre souvent quelques-uns qui parlent de l’approche de la «classe inversée», me demandant à chaque fois «Vais-je lire ce récit d’expérience ou cet autre?».
C’est qu’à veiller sur le thème de la vidéo en enseignement depuis des années, j’en ai vu défiler des expérimentations. J’en ai lu des commentaires parfois prudents, parfois élogieux sur les soi-disant vertus de l’approche. J’ai aussi éplucher quelques rapports de recherche (en moindre nombre cela va de soi); des études parfois sérieuses, mais pas toujours…
J’ose la lecture de «La classe renversée à l’université…, 10 minutes pour découvrir cette nouvelle pédagogie en DIT», du professeur Jean-Charles Cailliez (dont je suis par ailleurs sporadiquement le blogue JC2).
Ce court billet renvoie à une vidéo où il raconte ce qui se passe depuis deux ans, dans ses classes de biologie moléculaire où il pratique non pas la «classe inversée» mais une variation qu’il appelle sa «classe renversée» où il fait beaucoup plus que retourner les activités à vivre en dehors et en dedans de la classe. Dans sa variation à lui, on renverse également la posture des intervenants en présence, ainsi professeur devient étudiant et étudiants deviennent maîtres.
Découvrez par vous-même ce qu’il en dit (moins de 10 minutes) et laissez-vous contaminer par ce professeur-pollinisateur.
Source: Cailliez, Jean-Charles, «La classe renversée à l’université…, 10 minutes pour découvrir cette nouvelle pédagogie en DIT», ÉducPros, 21 juin 2015.
Veilleuse pendant plus de 10 ans, mes recherches et sujets d'intérêt tournaient autour des multiples usages de la vidéo à des fins d'enseignement et d'apprentissage. Je resterai, même à la retraite, fidèle lectrice de ce blogue qu'est L'Éveilleur!
Passionnant! Prenez 9 min 37 pour entendre ce “professeur-pollinisateur”!
En écoutant Jean-Charles Caillez, je me rappelle les mises en garde d’un de mes professeurs en Communication qui nous assurait que nous (les pédagogues) avions la partie facile parce que nos étudiants était un public captif, emprisonné dans la classe. À l’opposé, les téléspectateurs étaient eux le plus infidèle des publics qui n’hésitait pas à vous “zapper” au moindre manque d’intérêt… Mais aujourd’hui, les choses ont évoluées. Les étudiants entrent en classe avec le monde à portée des doigts et leur attention est sans cesse attirée ailleurs que sur la démonstration de leur enseignant.
Le renversement de la classe de Caillez, accepte cette volatilité des étudiants et lui donne un souffle nouveau.
Il va sans dire que le travail de l’enseignant dans cette nouvelle façon d’enseigner demeure important. Car, bien qu’il transfère la charge de l’enseignement à ses étudiants, il doit toujours penser deux pas en avant et 10 pieds au-dessus de sa classe pour suivre l’évolution collective, marquer les jalons importants, relancer la discussion.
C’est néanmoins une innovation qui devrait faire boule de neige auprès de ceux et celles que l’apprentissage préoccupent.