Un article paru dans La Presse le 29 octobre dernier faisait état de la hausse des demandes d’aide alimentaire dans la dernière année au Québec, notamment chez les personnes étudiantes. On peut y lire qu’à Montréal, les personnes étudiantes représentent maintenant 14 % de la clientèle des banques alimentaires. Au Québec, on a déterminé que le recours par les étudiants postsecondaires aux points d’aide alimentaire avait augmenté de 540 % entre 2011 et 2023.
Ces chiffres sont réellement inquiétants, car se nourrir est une condition pour réussir! Lorsqu’une personne étudiante ne mange pas à sa faim et vit dans l’insécurité alimentaire, elle risque davantage de souffrir de problèmes de santé physique et de vivre de l’anxiété et de la détresse psychologique. L’insécurité alimentaire peut aussi générer de la honte et un sentiment de stigmatisation. Les personnes étudiantes peuvent hésiter à demander de l’aide par crainte d’être jugées, ou ne pas savoir qu’elles ont droit à de l’aide alimentaire car elles voient ce dépannage comme un dernier recours.
À l’Université de Sherbrooke, le regroupement étudiant Frigo Free Go lutte contre le gaspillage alimentaire et contribue aussi à dépanner certaines personnes étudiantes en redistribuant les surplus alimentaires recueillis lors d’événements sur les campus, dans les différents jardins communautaires du campus ou auprès de partenaires donateurs. Contribuant aussi au bien-être de la communauté de l’UdeS, les jardins sur les campus favorisent les échanges et permettent aux jardiniers un accès direct à des aliments frais et nutritifs. Ces initiatives sont certes positives, mais elles ne suffisent pas à combler tous les besoins alimentaires des personnes étudiantes en situation de vulnérabilité. Les banques alimentaires du Québec, quant à elles, ont de la difficulté à répondre à toutes les demandes d’aide.
Selon l’Observatoire sur la réussite en enseignement supérieur, il est impératif de sensibiliser l’ensemble des communautés postsecondaires aux faits concernant l’insécurité alimentaire chez les étudiantes et étudiants québécois afin de diminuer les préjugés et la stigmatisation. La population étudiante, le corps enseignant et le personnel devraient aussi connaitre les ressources d’aide alimentaire disponibles sur les campus et hors campus, parce que la sécurité alimentaire est un droit fondamental et un ingrédient important de la réussite en enseignement supérieur.
Pour en savoir plus, consultez le Bilan-Faim Québec 2024 de l’organisme Banques alimentaires du Québec.
Source: Bérubé, Stéphanie (29 octobre 2024), L’insécurité alimentaire chez les étudiants – La crise silencieuse, La presse, Montréal.