Le 2 juin dernier, le professeur Denis Bédard participait à la table ronde qui avait pour titre « De l’innovation pédagogique à la révision curriculaire: comment implanter une réforme avec succès ? », au programme du Congrès international francophone de pédagogie des sciences de la santé, qui a eu lieu à Amiens en France. Il y a livré un discours plein d’éloquence.
Tandis qu’il lui avait été demandé de s’exprimer quant au succès d’une réforme… celui-ci a plutôt proposé de s’y prendre à l’inverse en présentant comment manquer son coup pour un projet de l’ordre d’une innovation, transformation ou refonte.
Voici quelques-unes des conditions d’échec relevées par Pr Bédard :
- TRAVAILLER SEUL
- Comment peut-on définir l’Agir-compétence à une seule tête ?
- N’est-il pas essentiel d’être plusieurs ?
- Ne valorisons-nous pas d’ailleurs la collaboration interprofessionnelle dans les professions de la santé ?
- NE PAS PENSER AU FUTUR ET NE PAS PLANIFIER LE LONG TERME
- N’est-il pas important de se demander où nous souhaitons être dans plusieurs années ?
- Comme dans le cas d’une reprise d’entreprise familiale, n’est-il pas essentiel de prévoir les transitions, tel que de se questionner à l’avance à savoir qui reprendra le projet si nous quittons, et comment ?
- S’il y a des changements dans l’équipe, comment permettre suffisamment de stabilité pour poursuivre le projet dans le respect de ses principes directeurs et visées? Il est important de jeter des ancrages.
- Par exemple, si le bateau cherche plus tard à s’éloigner, tourner, etc. : il y a une ou des ancre(s) pour permettre de continuer l’aventure avec un autre équipage.
« Une bonne façon d’échouer est assurément de ne pas DOCUMENTER, de ne pas garder de traces »
- NE PAS PRENDRE LE TEMPS DE PRENDRE LE TEMPS
- Comment viser la pérennité, comment réussir dans la durée sans prendre le temps?
- Lorsqu’un temps très restreint est imposé aux chargés de projet pour déposer leurs dossiers de création ou de refonte, le risque que cela résulte en des dossiers s’apparentant à du fromage suisse est bien présent.
- Il vaut la peine d’attendre le prochain appel à projet afin de déposer un dossier complet et de qualité.
- Le professeur Bédard rappelait qu’il est tout à fait normal que les premières étapes d’un projet prennent plus de temps, puisque nous nous plaçons, la base s’établie.
- Comme pour la construction d’un bonhomme de neige : la première boule du bonhomme de neige requiert plus de temps et doit être solide et bien réalisée pour en arriver à la création d’un joli bonhomme de neige.
Denis Bédard terminait en recommandant l’adoption d’une vision dynamique du changement. Selon lui, il serait impérativement payant de bousculer et de confronter les idées les unes aux autres.