Le 29 juillet 2024, des articles parus dans The Chronicle of Higher Education et Inside Higher Ed, ont révélé que deux éditeurs universitaires majeurs, Taylor & Francis et Wiley, ont récemment conclu des partenariats avec des entreprises technologiques spécialisées en intelligence artificielle (IA).
Comme le souligne l’article de Dutton (2024), Taylor & Francis a conclu un partenariat avec une entreprise technologique non dévoilée. Ce partenariat permettra d’utiliser du contenu académique et d’autres données pour entraîner des modèles d’intelligence artificielle (IA). En mai, Informa, la société mère de Taylor & Francis, a annoncé que Microsoft avait versé 10 millions de dollars à l’entreprise pour accéder à son contenu dans le but d’améliorer ses systèmes d’intelligence artificielle. Wiley, à l’instar de Taylor & Francis, a également vendu du contenu académique à une entreprise technologique pour l’entraînement de modèles d’IA.
L’annonce des partenariats avec des entreprises d’IA a suscité une vague de protestations au sein de la communauté scientifique. Face à cette levée de boucliers, Taylor & Francis s’est empressé de rassurer les chercheurs, affirmant que la citation détaillée est un élément clé de l’accord et que les droits de propriété intellectuelle seront protégés.
Toutefois, un scepticisme persistant plane sur les intentions réelles des éditeurs. En effet, beaucoup de chercheuses et chercheurs, s’exprimant sur les réseaux sociaux, dénoncent un manque de transparence et une exploitation systématique de leur travail. Ils craignent que leurs contributions scientifiques soient utilisées sans leur consentement et sans une juste rémunération, ce qui équivaudrait à une violation de leurs droits d’auteur.
Au vu de ces circonstances, diverses initiatives se mettent en place. Par exemple, la Society of Authors (SoA), basée à Londres, a exhorté les auteures et auteurs qui considèrent que leur travail a été utilisé sans leur consentement à les contacter. La SoA les encourage également à participer à une enquête actuellement menée par l’Authors’ Licensing and Collecting Society (ALCS) sur les options de licence collective.
Références :
- Battersby, M. (2024, July 19). Academic authors ‘shocked’ after Taylor & Francis sells access to their research to Microsoft AI. The Bookseller. https://www.thebookseller.com/news/academic-authors-shocked-after-taylor–francis-sells-access-to-their-research-to-microsoft-ai
- Dutton, C. (2024, July 29). Two Major Academic Publishers Signed Deals With AI Companies. Some Professors Are Outraged. The Chronicle of Higher Education. https://www.chronicle.com/article/two-major-academic-publishers-signed-deals-with-ai-companies-some-professors-are-outraged
- Palmer, K. (2024, July 29). Taylor & Francis AI deal sets ‘worrying precedent’ for academic publishing. Inside Higher Ed. https://www.insidehighered.com/news/faculty-issues/research/2024/07/29/taylor-francis-ai-deal-sets-worrying-precedent

Alexandra Lez, M.A.
Conseillère en technopédagogie
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Université de Sherbrooke
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