Cycles supérieurs Pédagogique

Une fraude académique plus grave que le plagiat dans une thèse

Dans le dernier bulletin de l’European Network for Academic Integrity (ENAI), un membre de l’ENAI, Julius Kravjar de Slovénie, fait état de son questionnement sur le plagiat dans les thèses et sur ce qui constitue une plus grande fraude académique encore.

Kravjar rappelle des cas médiatisés de thèses qui ont été retirées à la suite de plagiat avéré alors qu’elles avaient été soutenues avec succès, dont ceux-ci traités dans l’Éveilleur (ici, ici et ici).  Si ses propos manquent un peu de nuance, on comprend bien ce qu’il veut dire quand il se désole que des thèses plagiées aient donné accès au diplôme de Ph.D. :

[i]t has to be understood that when blatant plagiarism is successfully defended, this really constitutes a huge malfunction, a stain of shame on higher education institutions, also implicating individual participants involved in the process of defending the thesis (student, supervisor, opponents, examination board).

Il ne comprend pas que seul l’étudiante ou l’étudiant soit accusé, blâmé et puni, car selon lui, les vrais coupables sont celles et ceux qui ont autorisé la soutenance et il émet l’hypothèse que la corruption, et le népotisme peuvent expliquer cette situation.  Si tel est effectivement le cas, le niveau de fraude académique est beaucoup plus grave que celui du plagiat dans une thèse, car, pour Kravjar, les principaux coupables de cette atteinte à l’intégrité académique et à la valeur des diplômes demeurent  impunis comme s’ils n’avaient aucune responsabilité. Pourtant, comme il l’écrit, la personne la plus apte à détecter du plagiat est la directrice ou le directeur de recherche et, le cas échéant, les membres du comité d’encadrement, à condition qu’ils lisent attentivement les ébauches de la thèse et la thèse elle-même avant d’approuver son évaluation et sa soutenance. 

Kravjar en appelle à la révision des politiques institutionnelles sur l’intégrité académique afin que tous les acteurs soient imputables et pas seulement les étudiantes et étudiants. 

Sa conclusion? The best form of prevention is systematic and regular work of supervisor and student together. Absence of systematic and regular work of supervisor and student could be one of the causes of growth in blatant plagiarism. [notre emphase]

Source –

Kravjar, J. Who is responsible for students’ plagiarism? Article provenant de ENAI  Newsletter December 2020.   Reçu via une liste d’abonnés.

Une chaîne vidéo sur l’intégrité académique et la recherche en milieu universitaire
Interne - CoLab, laboratoire en pédagogie de McGill
+ posts

À propos de l'auteur

Sonia Morin

Laisser un commentaire