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10 pratiques universitaires qui pourraient disparaître avec la pandémie

Le 2 septembre dernier, Goldie Blumenstyk, rédactrice senior pour le Chronicle of Higher Education a quitté pour ses vacances en laissant un “devoir” aux lectrices et lecteurs du bulletin The Edge qu’elle signe. Ce devoir s’énonce comme suit: “La pandémie a mis fin à certaines pratiques en enseignement supérieur. Lesquelles méritent un “bon débarras” ?” Elle explique que l’inspiration pour ce thème lui est venue d’une série d’articles du Washington Post intitulée “Endangered Experiences” (expériences menacées), qui s’attarde à diverses pratiques courantes de l’époque prépandémique – les bars à salades, les danses sous forme de train (conga lines), etc – en se demandant si elles disparaîtront pour de bon une fois que nous aurons surmonté ce virus.

De retour, Mme Blumenstyk a compilé les réponses trouvées dans sa boîte courriel. Voici donc 10 pratiques universitaires qui ne seront pas regrettées par certains lecteurs du Chronicle. Ce n’est évidemment pas scientifique comme liste, mais ça vient du terrain [c.-à-d. des milieux d’enseignement américains]. Goldie Blumenstyk rappelle d’ailleurs que “Plusieurs de ces dix idées sont directement ou indirectement liées à l’enseignement”.

1- Le cours magistral comme forme d’enseignement: Blumentstyk admet volontiers qu’il est trop tôt pour annoncer que la pandémie aurait mit fin à l’enseignement magistral, mais elle croit que les circonstances actuelles ont amenées plusieurs enseignants à repenser la formation de manière plus globale et à changer certaines méthodes. D’après, Heather Tinsley, professeure de biologie à l’Université de Montevallo [Alabama], « Enseigner masquée dans une classe avec distanciation sociale, ou en ligne, n’est absolument pas compatible avec des oraisons de plus d’une heure. »

2- Les “heures de bureau” offertes uniquement dans les bureaux des professeurs Pour Michael Furman, professeur à la Florida State University, « Les professeurs ne réalisent pas à quel point les étudiants de premier cycle, en particulier les étudiants de première année, sont intimidés par le fait de venir les rencontrer à leurs bureaux et tout le temps qu’ils doivent y consacrer. […] Ce n’est pas équitable pour les étudiants qui sont confrontés à des problèmes de transport, à des horaires serrés en raison de responsabilités de garde d’enfants ou à des handicaps qui affectent leur mobilité ».

3- Les habitudes de certains professeurs de “s’asseoir dans leurs bureaux”.
Selon Seth Matthew Fishman, doyen adjoint aux programmes d’études et à l’évaluation au Collège des arts et sciences de l’Université de Villanova, “Je vois maintenant davantage de professeurs et de membres du personnel se promener sur le campus, enseigner en plein air et profiter de l’environnement physique du campus”, a-t-il écrit. M. Fishman a déclaré que les “promenades à distance sociale” qu’il fait avec les étudiantes, les étudiants et les collègues sont beaucoup plus agréables qu’une réunion dans son bureau. “Plus d’oiseaux et de brises”, a-t-il noté.

4- Les journées d’accueil en personne
De nombreux programmes d’orientation en personne sont passés cette année à des formats virtuels, ce qui a permis à de nombreux collèges de se concentrer sur les facteurs qui comptent le plus : le développement de la communauté et le conseil. Jenny Connolly, conseillère académique à la University of Northern Iowa, pense que cette approche rend le programme plus accessible aux étudiants à faibles revenus et à leurs familles alors que le programme d’accueil habituel durait deux jours et exigeait des familles de payer une nuitée d’hôtel.

5- Le rite des visites des campus universitaires
De même, la pandémie a sérieusement limité les visites d’université. Thom Chesney, recteur de l’Université Clarke (Iowa), préfère les alternatives virtuelles. Il écrit : « Voir nos conseillers d’admission, nos entraîneurs sportifs et nos professeurs proposer depuis le mois de mars des visites en FaceTime et en Teams à des étudiantes et étudiants potentiels est impressionnant. […] Des étudiantes et étudiants qui ne pourront peut-être jamais se permettre de faire le voyage jusqu’à Dubuque, loin de tout, voient de leurs propres yeux des salles de classe, des laboratoires, des cafétérias, des résidences, des terrains d’entraînement et autres, et ce pour aussi longtemps qu’ils le souhaitent ».

6- Des conférences savantes dans des lieux physiques
Comme le fait remarquer à juste titre Rebecca Natow, professeure en leadership et politique de l’éducation à l’Université Hofstra, de tels événements excluent les personnes – parmi lesquelles des personnes handicapées, des personnes ayant des responsabilités de soins et des ressources limitées: « Souvent, les personnes qui ne peuvent pas se déplacer régulièrement pour assister à de telles conférences en dehors de la ville (étudiants diplômés, membres du corps professoral, immigrants, chercheurs débutants et autres) bénéficieraient grandement du réseautage, du développement professionnel et de la visibilité qu’offre la participation à ces conférences ». Depuis la pandémie, de nombreuses organisations ont créé des alternatives virtuelles à ces événements physiques, et la professeure Natow espère que les organisations continueront à organiser ces versions, même après la reprise éventuelle des conférences en personne.

7- L’examen doctoral devant un comité d’évaluateurs externes
La soutenance de thèse a également été un peu différente ces derniers mois. Désormais, il arrive souvent que ce rituel se tienne en ligne. Cela a permis aux universités « de recruter les examinateurs externes les plus qualifiés de n’importe où dans le monde », comme le fait remarquer Nigel Healey, vice-recteur associé pour l’engagement mondial à l’Université de Limerick, en Irlande. Il a récemment participé à l’une de ces défenses virtuelles, une responsabilité qu’il était heureux d’assumer en ligne mais qu’il n’aurait probablement pas acceptée si cela l’avait obligé à parcourir la moitié du globe.

8- Les réunions trop longues
Oui, les réunions trop longues sont le fléau de tous les lieux de travail, et on peut penser que la Zoom fatigue contribue à les limiter également dans de nombreux autres secteurs d’activité. La théorie d’Andy Driska, professeur au Département de kinésiologie de l’Université d’état du Michigan, fait sourire: « Sur Zoom, écrit-il, pontifier n’exerce pas le même attrait (pour certains, du moins), ce qui réduit les temps de réunion de 20 % (estimation) ».

9- Le calendrier universitaire défini par des semestres ou des trimestres
À l’ère de la pandémie, l’emprise d’un calendrier universitaire défini par des semestres ou des trimestres est moins grande. Pour Brad Wheeler, professeur à la Faculté de commerce de l’Université de l’Indiana: « Cela permet au corps enseignant de choisir des périodes de cours plus courtes ou plus longues, ce qui permet des modalités mixtes dans le cadre de ce qui sera notre automne et même pendant les vacances du Nouvel An ».

10 – Le préjugé que les étudiantes et étudiants sont “juste paresseux”
Naomi Yavneh-Klos, professeure de langues et de cultures à l’Université Loyola de la Nouvelle-Orléans a déclaré qu’elle était ravie que certains de ses “collègues plus “rigoureux” renoncent à des politiques punitives relativement à la présence aux cours. Bien qu’il soit difficile de savoir dans quelle mesure ces pratiques se répandent, la professeure Yavneh-Klos fait état de certains progrès: « Je constate une plus grande prise de conscience du fait que les étudiantes et les étudiants sont confrontés à de nombreux défis (problèmes de santé mentale, besoin de travailler, problèmes de bande passante au sens propre et au sens figuré) ». Plus important, elle constate également chez ses collègues « une volonté de répondre avec gentillesse et soutien ».

[Toutes les traductions ont été effectuées avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

Source: Blumenstyk, Goldie, “Let’s Give a Kiss Goodbye to These 10 Pandemic-Endangered Practices“, bulletin The Edge (The Chronicle of Higher Education), 16 septembre 2020
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Jean-Sébastien Dubé

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