En suivi de de la dépêche de février sur “La planète s’invite à l’Université…” qui faisait le tour de diverses déclarations à signer visant à mobiliser l’opinion publique des décideurs et d’autres acteurs sociaux afin qu’ils prennent action pour une transition, je me propose ici de passer en revue les principales initiatives qui font l’actualité et qui sont en lien avec le milieu universitaire.
Une Déclaration d’urgence climatique pour les universités
Après la Déclaration d’urgence climatique qui a fait le tour de nombreux conseils municipaux au cours de la dernière année, une lettre d’urgence climatique élaborée par le Higher Education Sustainability Initiative, Global Alliance, EAUC – Alliance for Sustainability Leadership in Education et l’ONG américaine Second Nature circule en vue du Universities and Colleges for the Climate Summit qui se tiendra en septembre prochain à New York. En date du 11 juillet 2019, on compte 80 institutions signataires (représentant plus d’un million d’étudiants). La lettre propose un plan pour que les établissements s’engagent notamment à devenir carboneutres pour 2030, voire 2050 et, bien sûr, à favoriser la recherche et l’éducation dans les thématiques entourant le changements climatiques.
L’Accord des objectifs de développement durable pour les universités et les collèges
Cette dernière déclaration se distingue de l’Accord des objectifs de développement durable qui vise de façon spécifique les universités et les collèges. Cet déclaration vise à ce que les établissements intègrent les Objectifs de développement durable de l’ONU dans leurs activités d’éducation, de recherche, de leadership, d’exploitation, d’administration et d’engagement. Les signataires reconnaissent leur “responsabilité en tant qu’éducateurs de jouer un rôle central et décisif dans la réalisation d’Objectifs de développement durable d’ici 2030″.
Des étudiants français qui exigent d’être formés aux enjeux climatiques et écologiques
En juillet 2019, The Shift Project, un thinktank français oeuvrant en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone, a lancé une pétition en ligne demandant à ce que les étudiants de l’enseignement supérieur soient formés aux enjeux climatique et écologiques.
Plus près de chez nous, le Pacte pour la transition porté par Dominic Champagne a lancé l’initiative 101 idées pour le climat présentant des idées pour répondre à l’urgence climatique. Parmi les éléments proposés, la science et l’éducation y trouvent évidement une place (point 8):
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déployer une vaste campagne d’éducation, d’information et de consultation populaire sur les changements climatiques pour assurer la diffusion de la connaissance scientifique, des savoirs autochtones et de solutions concrètes à tous les échelons de la société.
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soutenir la recherche scientifique sur les façons de limiter les émissions de GES, de réagir aux impacts et de favoriser la résilience de la population aux prises avec les inondations, sécheresses, canicules, tempêtes, érosions des sols, etc.
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mettre la science du climat au cœur de nos décisions collectives et individuelles.
De la déclaration à l’action…
Parallèlement à ce grand tintamarre de déclarations, l’enjeu fondamental demeure celui de passer à l’action. Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat a été très clair dans son rapport Résumé aux décideurs de l’automne dernier selon ce que rapportait Alexandre Shields dans Le Devoir : des réductions majeures de gaz à effet de serre (GES) doivent avoir lieu bien avant 2030 de façon à limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius et de façon à atteindre zéro émissions de GES en 2050.
« [C]ela impliquerait des changements rapides, de grande ampleur et sans précédent dans tous les aspects de la société », insiste le GIEC. Notre consommation mondiale d’énergie devrait non seulement être réduite, mais aussi être radicalement différente. (Shields, 2019)
Sources :
Associated Press. “UN Agency: Higher Education Bodies Back ‘Climate Emergency’“, New York Times. 10 juillet 2019.
Shields, A. L’humanité doit cesser d’émettre du CO2 prévient le GIEC. Le Devoir. 7 octobre 2018.