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Une augmentation de 16 % d’étudiants étrangers depuis 2008 au Québec

L’article de Lisa-Marie Gervais dans L’actualité du 15 novembre 2011 indique que la CREPUQ avait comme objectif en 2008 de hausser de 10 % le recrutement d’étudiants étrangers sur trois ans : le bilan est de 16 %! Cet excellent résultat est le fruit du travail de l’Initiative gouvernement-réseaux de l’éducation en matière de recrutement de cette catégorie d’étudiants. Étonnamment, « c’est l’Île-du-Prince-Édouard qui accueille la plus grande proportion d’étudiants étrangers. Mais en chiffres absolus, l’Ontario et le Québec demeurent les provinces les plus populaires », avec un total de 70 % de tous les étudiants étrangers.

Portrait des étudiants internationaux

L’intérêt pour le Québec se manifeste par le biais des établissements universitaires couvrant les deux langues officielles, soit l’anglais et le français. Certains viennent améliorer l’autre langue tout en étudiant leur champ d’intérêt dans la langue qu’ils maîtrisent le mieux. Dans les universités québécoises, on retrouve surtout des Français, suivis des États-Uniens, mais il importe de signaler que le nombre de Chinois a augmenté de 161 % entre 2011 et 2009! Les domaines d’études les plus privilégiés sont les sciences appliquées (22 %, dont 70 % en génie seulement), l’administration et la gestion (20 %) et les sciences humaines (15 %). La majorité (64 %) des étudiants sont inscrits au baccalauréat, alors que 23 % sont à la maîtrise et 13 % au doctorat.

Globalement, le Canada ne reçoit que 5,5 % des étudiants étrangers, contre 18,7 % aux États-Unis, 10 % au Royaume-Uni, 7,3 % en Allemagne, 7,3 % en France et 6,9 % en Australie.

Ces étudiants internationaux représentent un apport financier important pour les universités puisqu’ils paient, pour la plupart, des frais de scolarité majorés. De plus, leur présence est un enrichissement pour les étudiants québécois et canadiens qui les côtoient qui apprenent ainsi à mieux connaître la réalité d’autres pays.

Intérêts des étudiants et des universités

L’ouverture à d’autres universités permet l’offre du bi-diplôme, ou co-diplôme ou même du double diplôme. Ces formules ont la cote auprès des étudiants en leur donnant un diplôme de deux établissements reconnus en autant qu’un nombre minimum de crédits soient effectués dans l’un et dans l’autre. Par exemple, « un étudiant peut décrocher un bac en ingénierie de l’École polytechnique de Montréal et un mastère en génie civil de l’Université libre de Bruxelles, pour autant qu’il obtienne 90 crédits dans un établissement et 45 créduits dans l’autre. »

Pour les universités québécoises, des partenariats peuvent se créer avec d’autres établissements d’enseignement supérieur, leur offrant accès à des subventions internationales inaccessibles autrement. C’est le cas de l’UQAR qui a signé une entente de partenariat entre l’Ocean University of China et l’Institut des sciences de la mer (ISMER), fleuron de l’UQAR.

Réduction des obstacles administratifs

Pour motiver les étudiants internationaux à rester au Québec après leurs études, le certificat de sélection du Québec est désormais délivré automatiquement à tout étudiant étranger qui obtient un diplôme d’une université québécoise, afin de simplifier l’obtention de sa résidence. On évalue actuellement à 10 % de ces étudiants qui acceptent de s’établir en région.

Enfin, un autre obstacle important est certes la langue. Très peu d’étudiant chinois, par exemple, peuvent parler ou étudier en français. Pour aider à solutionner ce problème, certaines universités offrent « une année préparatoire en français ou en anglais sur un baccalauréat de quatre ans ». C’est le cas aux HEC de Montréal. « À terme, ils doivent avoir suivi suffisamment de cours en français pour obtenir leur diplôme. » D’autres universités vont jusqu’à offrir des cours en anglais… Mais jusqu’où peut-on aller pour séduire ces nouveaux étudiants tout en maintenant la primauté de la langue française comme langue d’enseignement au Québec?

Source : GERVAIS, Lisa-Marie. « Passeport pour un diplôme », article publié dans L’actualité, 15 novembre 2011, p. 68-70.

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Sylvie Hallé

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