C’est l’histoire d’un professeur, auteur d’un livre de cours à succès (700 000 copies) qui, n’en croyant pas ses yeux du prix de la dernière édition (2010) de son livre : 263$, a cherché une manière moins onéreuse d’éditer une nouvelle mise à jour de son livre. Il y est arrivé en faisant appel à un nouvel éditeur : 118$ pour une couverture rigide et 50,86$ pour la couverture papier. Mais il se désole de la hausse exponentielle du prix des manuels scolaires.
The rising prices of textbooks appears to be reaching a tipping point […]. The latest US Census Bureau statistics show that textbook prices increased more than 800 per cent from 1978 to 2014, more than triple the cost of inflation and more than the rate of increase of college tuition.
Ces prix exorbitants encouragent les enseignants et les administrateurs à rechercher d’autres options pour le matériel scolaire. Par exemple, la Faculté de gestion Desautels de l’Université McGill a comme directive de remplacer, chaque fois que c’est possible, la copie papier d’un livre par une copie numérique ne contenant que les chapitres nécessaires. À l’École de management de la Erasmus Unviersity’s Rotterdam, les livres papier à la maîtrise ont été remplacés par des études de cas en format numérique et les articles sont disponibles via le Service des bibliothèques, qui peint des droits d’auteur. Au final, les étudiants ne déboursent rien pour du matériel en extra. À Paris, HEC a été la première institution à avoir recours à iTunes pour offrir du matériel aux étudiants (lectures, vidéos et autres contenus en ligne).
Pourtant, selon les observations de Karine Le Joly, de HEC Paris, il semble que les étudiants continuent d’apprécier un livre en format papier. C’est ce qu’a trouvé Laurence Lehmann-Ortega, professeure à HEC Paris, qui a fait sa recherche doctorale sur les marchés en rupture : the academic textbook market is one that continues to confound her theories because of issues such as the publishers’ control of distribution. À preuve, elle est co-auteure d’un livre dont la version en français a été imprimé alors que la version en anglais a été rendue disponible numériquement. Eh bien, la version papier a été achetée 3000 fois, alors que la version numérique l’a été 1000 fois. “I could understand that literature readers might prefer a paper book,” Prof Lehmann-Ortega says, “but for business books who cares?” It appears that some students do — for now at least.
Il n’en demeure pas moins qu’il y a une limite au coût que les étudiants accepteront de payer pour une version papier d’un manuel scolaire et que le marché de l’édition savante (ou scolaire ou académique) est entré dans une ère de rupture depuis un bon moment.
Source: Moules, Jonathan. Rising price of textbooks reaches a tipping point. Financial Times – Business Education. 15 mai 2016.