La revue Affaires universitaires consacre un article aux manuels électroniques dans son dernier numéro et oppose deux visions à l’avènement de ce support.
Dans un premier temps, elle cite les points de vue de spécialistes qui voient en la venue des manuels électroniques des nouvelles possibilités autant au niveau technique que pédagogique. Le manuel en ligne permet, par exemple, d’intégrer de la vidéo, des exercices par glissé-déposé, des tests préparatoires et des commentaires individuels, etc. Anne Jordan, professeure émérite à l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario l’Université de Toronto, a rédigé un manuel électronique et s’en est servi dans le cadre de cours aux cycles supérieurs en éducation spécialisée :
« L’enseignement s’en trouve complètement transformé; il ne s’agit plus de donner un cours magistral, puis de donner aux étudiants des lectures à faire et des travaux à rédiger. L’interactivité rend l’expérience d’apprentissage beaucoup plus personnalisée. »
Malgré des avantages technologiques cités par certains professeurs enthousiastes à l’idée de bonifier leurs contenus de cours, un certain nombre d’inquiétudes demeurent. Les étudiants n’adoptent pas d’emblée les manuels électroniques.
[…] ceux-là mêmes qu’on qualifie de magiciens du Web et de maîtres de la technologie – à s’adapter aux manuels électroniques constitue peut-être la plus importante pierre d’achoppement. Se plaignant de la convivialité et d’autres lacunes des appareils ainsi que du rapport qualité-prix, ceux pour qui se procurer des films ou de la musique en ligne relève de l’habitude optent tout de même invariablement pour les bons vieux manuels, épais et peu pratiques, lorsqu’on leur donne le choix.
Un article du Inside Higher Ed abonde dans le même sens. Maintenant que plusieurs universités américaines ont complété leurs projets-pilotes avec l’utilisation du Kindle de Amazon, il en ressort quelques constats spécifiques à cet appareil :
- Les étudiants veulent pouvoir annoter et surligner leurs manuels, comme ils peuvent le faire sur papier
- Les étudiants souhaiteraient pouvoir avoir accès à plusieurs textes simultanément et par le fait même une navigation plus rapide
- Une minorité d’étudiants ont facilement intégré l’utilisation du Kindle dans leurs habitudes
- Les étudiants voient un avantage environnemental à acquérir des manuels électroniques
Les évaluations démontrent enfin que là où l’utilisation du Kindle semble avoir été le plus profitable, c’est simplement dans la lecture libre.
[…] students were more apt to use their Kindles for recreational reading — for which they don’t have to worry about annotation — while sticking to dead-tree texts for schoolwork.
Aujourd’hui, les nouvelles générations de tablettes électroniques savent combiner l’intégration du livre électronique aux utilisations personnelles. Et à en juger l’engouement qu’a suscité l’arrivée du iPad, on ne peut plus dire que nous n’en sommes qu’à l’étape des essais. Le manuel électronique gagnera de plus en plus de place dans nos classes et dans notre vie quotidienne.
Je suis tombé sur cet article qui traite d’une évaluation du Kindle, soulevant de nouveau la problématique de la prise de notes sur ce dernier:
http://www.insidehighered.com/news/2010/02/23/ereaders
Remarquons que d’autres appareils facilitent davantage la prise de notes manuelle, tel que le E-Reader de Sony qui permet l’écriture à l’aide d’un stylet.
Salut Marc,
C’est l’article dont il est question dans le quatrième paragraphe…
René Audet semble penser que le livre numérique ne viendra pas remplacer le papier… du moins, pas à court terme.
http://www.aufil.ulaval.ca/articles/une-valeur-ajoutee-aux-livres-papier-23881.html