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Le statut d’étudiant-entrepreneur peine à décoller en France

En mai 2016, le statut national d’étudiant entrepreneur (SNEE) avait été adopté par 1 894 étudiants. Or, au lancement du statut en septembre 2014 l’objectif du gouvernement français était de « 20 000 étudiants bénéficiaires du statut d’ici 2017 ».

“Les efforts pour développer une culture de l’entrepreneuriat dans les universités et les écoles sont encore assez récents et les principaux dispositifs, le réseau Pépite* et le statut ont seulement deux ans, rappelle Thierry Mandon [secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche] […]. Nous devons développer une culture de la prise de risque qui n’est pas encore acquise en France, où l’on sanctionne encore trop fortement l’échec.”  (Gless, 2016)

Pourtant, les avantages que confèrent ce statut sont indéniables: « Ce statut prévoit un accompagnement par deux tuteurs et la reconnaissance du projet d’entreprise dans les études, lesquelles peuvent être, en outre, aménagées. Quant aux diplômés qui créent une entreprise, ils conservent les avantages sociaux des étudiants pendant un an. » (Flo’ch, 2015)

« Ce statut permet aux étudiant-e-s de rendre compatible études et projet d’activités en proposant notamment des aménagements d’emploi du temps, des crédits ECTS et la possibilité de substituer au stage le travail sur son projet.

Véritable accélérateur de projets, il fournit aux étudiant-e-s une aide à la recherche de financements, un double accompagnement personnalisé, une mise en réseau, un accès au lieu de coworking du PEPITE*. Il offre la possibilité de signer un Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise (CAPE) et enfin d’obtenir un diplôme. » (Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, 2015)

Malheureusement, « Quatre étudiants sur dix disent n’en avoir jamais entendu parler, alors que 36 % d’entre eux aimeraient obtenir davantage d’informations. »  (Charnet, 2016)  C’est dommage parce que « 95 % des étudiants auto-entrepreneurs sont optimistes quant à leur avenir […]. 76 % de ces jeunes se disent satisfaits de leur statut, la moitié d’entre eux désignant leur projet comme la priorité de leur vie. » (Charnet, 2016)

Une campagne de communication numérique devait être relancée à la rentrée.  Il faudra sans doute qu’elle embrasse très large: notons qu’outre la difficulté à mener de front études et projet d’entreprise (43 %), « 41 % [des répondants] se plaignent du manque de reconnaissance du statut auprès des professionnels » (Charnet, 2016) « M. [Jean-Pierre] Boissin [responsable de la mission nationale Pépite] espère, enfin, réussir à mobiliser les grandes entreprises. « J’étais persuadé que les banques nous aideraient, explique-t-il. Mais ce n’est pas le cas. Elles ont pourtant un rôle à jouer pour régénérer le tissu économique du pays. » (Flo’ch, 2015)

*NDLR: Les 29 PEPITE sont les « Pôles étudiants pour l’innovation, le transfert, l’entrepreneuriat », un réseau de lieux d’accompagnement et de formation. « Les étudiants et les jeunes diplômés viennent y concrétiser leurs projets de création d’entreprise ».

Sources:
Charnet, Agathe, « Etudiant-entrepreneur, un statut apprécié mais méconnu », Le Monde Campus, 19 mai 2016 (mise à jour le 18 octobre 2016)

Flo’ch, Benoît, « Entrepreneurs étudiants, quel bilan ? », Le Monde Campus, 3 juin 2015

Gless, Étienne, « Étudiant-entrepreneur : un plan de communication pour un statut mal connu », Éducpros.fr, 17 mai 2016

Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, « Le statut national d’étudiant-e entrepreur-e », 2015

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Jean-Sébastien Dubé

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