Les universités canadiennes s’intéressent de plus en plus à la cotutelle de thèse. Le journaliste Olivier Robichaud parle d’une nouvelle tendance alors que la cotutelle de thèse existe au Québec depuis 1996, mais comme il s’agissait d’un accord entre les gouvernements québécois et français, donc touchant les universités francophones du Québec, les universités McGill et Concordia se sont senties moins concernées et, à vrai dire, allaient jusqu’à décrier cette nouvelle pratique.
Or, l’internationalisation de la formation gagnant en popularité, l’idée d’obtenir deux Ph.D. de deux universités, dont une à l’étranger, pour un même projet de recherche réalisé sous la direction de deux directeurs de recherche (un dans chaque université) s’est mis à paraître moins farfelue…
Au Québec, les universités de Montréal, de Sherbrooke et de Laval sont celles où l’on retrouve le plus de cotutelles de thèse. À l’extérieur du Québec, l’article ne parle que de l’Université d’Ottawa, qui est la première à avoir implanté la cotutelle de thèse. Le coût des études pour les étudiants internationaux pourrait être invoqué pour justifier que l’implantation de cette pratique se fasse lentement. En effet, à l’exception des étudiants français qui paient les mêmes frais que les étudiants québécois en vertu d’un accord entre le Québec et la France, les étudiants de tous les autres pays doivent payer des frais majorés. Les établissements universitaires québécois, qui aiment cette pratique, établissent sur une base individuelle des ententes de cotutelle avec d’autres pays : Belgique, Allemagne, Chine. L’Université de Montréal se dit très intéressée à établir cette pratique avec le Brésil.
Fred Hall, ancien vice-recteur à l’Université de Calgary, a produit pour l’Association canadienne pour les études supérieures un rapport sur les pratiques exemplaires des programmes internationaux bidiplômants et conjoints (version anglaise).
Il reste à savoir si la pratique des cotutelles de thèse prendra de l’ampleur.
Source – Robichaud, Olivier. International dual PhDs gain popularity. Affaires universitaires. 6 février 2012.