D’un côté des étudiants qui ont besoin d’un coup de main pour leurs travaux, de l’autre des aidants (étudiants ou diplômés) universitaires.
Les premiers complètent une demande d’aide en mentionnant le sigle du cours. Le premier aidant à répondre obtient le contrat. Une rencontre est organisée (en présence ou virtuellement). Il en coûtera à l’aidant 35¢/minute et 2,50$ de frais fixes.
C’est une nouvelle forme de tutorat qui est interne à l’université où elle est déployée, à la différence d’une application similaire : HelpHub. Ainsi,
helpr ne fait pas affaire avec des tuteurs extérieurs aux campus. À l’inscription, ceux-ci doivent fournir une adresse courriel valide de l’université et télécharger les notes qu’ils ont obtenues dans les cours pour lesquels ils comptent offrir leurs services. Une brève entrevue téléphonique permet de vérifier leurs capacités de vulgarisation.
Y a-t-il un danger pour que l’application soit utilisée pour la production de travaux, se traduisant du coup en outil de triche? Pas selon Emmanuel Cohen, responsable du volet financier du projet : « Nos “helpr” signent un code de bonne conduite. Et comme ils sont encore rattachés à l’université, le risque est bien plus grand pour eux. »
Quant à l’administration de McGill, l’une des universités où l’application est en service, Ollivier Dyens, premier vice-recteur exécutif adjoint, y voit une manifestation de l’entraide étudiante tout en indiquant que
« l’université a des réserves quant à la commercialisation de leur collaboration» et qu’elle se questionne sur le respect de la vie privée. « Nous ne pensons pas que cela augmenterait le plagiat […] Cela étant, nous regarderons de près comment le logiciel pourrait être utilisé ».
L’application sera disponible pour Concordia, l’UQAM, l’Université de Montréal ainsi que l’Université Laval à la mi-septembre. Elle l’est déjà à McGill depuis l’hiver 2016.
Source: Marchal, Mathias. L’« ubérisation » de l’aide aux travaux universitaires. Métro. 25 août 2016.