La recherche soutient que notre sens le plus développé est la vue, avec la plus grande partie de notre encéphale consacrée à traiter son information. Donc, quoi de mieux pour communiquer des comparaisons de quantités que d’utiliser des images. Tufte et bien d’autres proposent des règles pour le faire efficacement, comme par exemple d’éviter les graphiques circulaires (pie charts, comparaisons entre des cercles de superficies différentes), pour lesquels notre cerveau ne sait pas faire de bonnes estimations.
David McCandless propose une comparaison visuelle des milliards de dollars associés à divers marchés, entreprises ou programmes gouvernementaux passés et présents. Comme il se doit, il a converti tous les montants en dollars constants pour que la comparaison tienne la route. Au-delà du contenu, qui est lui aussi intéressant, c’est la forme sur laquelle je souhaite attirer l’attention. Son choix d’utiliser le rectangle pour illustrer les quantités facilite les comparaisons puisque c’est une forme pour laquelle il nous est plus facile d’estimer correctement la superficie. Ça n’est pas un graphique parfait (ex. les nombres exacts écrits en blanc ne contrastent pas bien avec toutes les couleurs des rectangles), mais c’est quand même très efficace.
Bref, bannissez les cercles de vos présentations et votre public pourra mieux comprendre et comparer les nombres représentés par les formes.
Je ne voudrais surtout pas contredire MONSIEUR Tufte, mais j’ai lu à divers endroits (mais où déjà?) qu’un graphique en pointe de tarte est très utile pour mettre en relation les parties d’un tout, du moment où ce nombre de parties est inférieur à dix.
Donc, rendre visuellement parlant le fait que 32 % des répondants ont choisi X, 13 % Y et 55 % « autre chose » se fait bien avec les morceaux d’une tarte (où toute la tarte = 100 %). J’ai de la difficulté à imaginer cela en rectangles… Des histogrammes (excellents par ailleurs pour comparer des valeurs différentes) ne permettent pas cette mise en relation au tout, me semble-t-il.
Encore une fois, le problème, c’est l’abus (essayer de faire dire trop de choses à un graphique et découper la tarte en trop de petits morceaux). Et puis les métaphores alimentaires sont tellement plus intéressantes!
Après avoir lu « Save the Pies for Dessert » de Stephen Few, je suis convaincu. Il est aussi très facile à lire: http://www.perceptualedge.com/articles/visual_business_intelligence/save_the_pies_for_dessert.pdf
Voici un article qui supporte la thèse de Tufte:
http://blog.revolution-computing.com/2009/08/how-pie-charts-fail.html
Pour ma part, tout dépend de ce que l’on veut représenter…
Il existe les graphiques rectangulaires empilés pour les nombres qui totalisent 100% Voir : http://interface.fh-potsdam.de/infodesignpatterns/patterndetail.php?pattern=80
Par ailleurs, je suis prêt à concéder que des graphiques en pointe de tarte avec 2-4 pointes peuvent avoir une utilité sans distorsion excessive (en autant qu’aucune pointe ne soit trop petite), mais ça n’est pas l’idéal.