Pédagogique

Apprentissage expérientiel: processus en 7 séquences pédagogiques pour l’intégrer dans tous les cours

Les quatre phases de l'apprentissage selon Kolb (1984)

Le professeur Timothy Hanrahan enseigne l’éducation physique et à la santé à l’Université William Woods (privée, sans but lucratif) à Fulton, au Missouri. Il a également occupé divers postes administratifs au sein de la Faculté d’éducation de cet établissement, notamment en lien avec le développement professionnel du corps enseignant. 

Convaincu par la recherche de la pertinence de l’apprentissage expérientiel pour permettre un plus grand engagement étudiant (tant avec le matériel qu’en classe), Hanrahan rappelle d’entrée de jeu que cette méthode pédagogique n’a pas à se limiter aux activités pédagogiques terminales, comme les stages ou le service à la communauté. Pour sa part, il a choisi d’en faire le coeur de tous les cours qu’il donne afin de favoriser la motivation chez ses étudiantes et étudiants tout en leur permettant d’appliquer leurs connaissances nouvellement acquises et en leur démontrant l’intérêt d’appuyer leur travail réflexif sur des situations concrètes.

Se basant sur le cycle d’apprentissage de David Kolb, il propose un processus composé de 7 séquences pédagogiques qui permettent selon lui d’intégrer l’apprentissage expérientiel à toute activité pédagogique et ce, peu importe le niveau auquel il enseigne.

  1. Identification des objectifs d’apprentissage – “Ce sont les objectifs d’ordre supérieur qui s’appuient sur les connaissances de niveau inférieur que les étudiants ont déjà reçues dans le cadre du cours. Ces objectifs s’inscrivent généralement dans la taxonomie de Bloom, laquelle consiste à appliquer, analyser, évaluer et créer.” Hanrahan cherche à identifier des objectifs d’apprentissage qu’il sait être essentiels aux futures carrières des étudiantes et étudiants.
  2. Choix d’une modalité d’évaluation “terrain” – “…[J]e crée ensuite une évaluation qui se concentre sur la phase d’expérimentation active pour les étudiants, ce qui leur permet de mettre en pratique les compétences dont ils ont été témoins et sur lesquelles ils ont réfléchi de manière significative.” Par exemples,
    • enseigner pour la collectivité,
    • lancer une campagne de marketing ou un modèle commercial,
    • effectuer des projets de recherche sur le terrain ou
    • offrir une présentation à des partenaires communautaires, comme une école maternelle locale ou des Jeux olympiques spéciaux.
  3. Acquisition par les étudiantes et étudiantes des connaissances fondamentales nécessaires pour comprendre l’expérience qu’ils s’apprêtent à observer – “Ces objectifs correspondent généralement au niveau inférieur des objectifs de la taxonomie de Bloom, et sont liés à ce que je veux que les étudiantes et étudiants vivent. Cette étape peut prendre une période de cours ou plus, selon la quantité d’informations de base nécessaires.”
  4. Expérience concrète et observable – Il s’agit en fait de la première étape du cycle d’apprentissage de Kolb. “Ce processus permet aux étudiantes et étudiants de voir le concept en pratique et leur donne l’occasion de définir dans leur propre esprit ce à quoi ressemble le résultat souhaité.”
  5. Réflexion à partir de l’expérience – “La cinquième étape consiste à demander aux étudiantes et étudiants dans les 24 heures suivant leur observation de réfléchir à l’expérience.” Cela peut se faire par écrit, mais Hanrahan constate que les étudiantes et étudiants apprécient particulièrement de transmettre cette réflexion par vidéo.
  6. Développement d’un argumentaire éclair (“elevator pitch“) de 30 secondes sur la façon dont l’expérience d’observation a permis de mieux comprendre l’objectif d’apprentissage – “Dans cette étape du processus, [les étudiantes et étudiants] doivent prendre ce qu’ils ont observé et le comparer à leurs connaissances de base du concept pour développer leur propre compréhension abstraite. Je constate que, dans cette phase, les étudiantes et étudiants diront souvent des choses comme : “Eh bien, ils ont pu faire cela, mais je n’ai pas du tout vu ce concept. Je me demande pourquoi”. C’est dans ces moments-là qu’ils réalisent que ce qui se passe dans la vie réelle n’est pas aussi simple à schématiser que dans une salle de classe ou dans d’autres environnements contrôlés. Des discussions ont alors lieu au sein de groupes de quatre personnes qui partagent leurs argumentaires de 30 secondes, puis comparent et contrastent leurs résultats.”
  7. Élaboration par les étudiantes et les étudiants de leur propre plan expérientiel – “Que feraient-ils de similaire? Qu’est-ce qu’ils feraient différemment dans cette situation? C’est lors de cette étape de conception/création que les étudiantes et étudiants acquièrent la confiance nécessaire pour affronter une situation de la vie réelle avec assurance à partir des expériences vécues et des réflexions qu’ils en ont tirées. C’est aussi dans cette phase de planification que les étudiantes et étudiants prennent plaisir à discuter de grandes idées entre eux et à créer de nouvelles façons de résoudre les problèmes. Ils commencent également à prendre confiance en leurs capacités. Dans certains cas, il peut s’agir de l’étape finale du processus, où l’expérience de planification correspond à l’évaluation finale de leur apprentissage. Cependant, lorsque je le peux, je prends contact avec notre partenaire dans la communauté et je vois s’il y a un moyen pour l’étudiante ou l’étudiant de mettre son plan en action. Le plus souvent, cela est possible. De plus, si je le peux, nous reprenons le cycle, mais avec l’étudiant comme leader.” Hanrahan confesse que c’est sa partie favorite du processus.
[Traduit avec www.DeepL.com/Translator, puis adapté.]

Source: Hanrahan, Timothy, “Creating Experiential Learning Opportunities in Any Course“, Faculty Focus, 6 avril 2020

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Jean-Sébastien Dubé

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