Tendances sociétales

Équité salariale pour les professeures: le sexisme toujours vivant!

À UBC, une série d’études internes ont mis en lumière que les femmes professeures gagnaient en moyenne 3 000$ de moins que leurs confrères.  Une analyse des facteurs pouvant expliquer de cette disparité démontre que seul le sexisme serait en cause. UBC paiera donc une hausse salariale de 2% à ses 880 professeures, rétroactive au 1er juillet 2010.  On s’attend à ce qu’il en coûte plusieurs millions à UBC. Par ailleurs, les études sur l’équité salariale à UBC ont mis en lumière d’autres phénomènes : les femmes occupent plus de postes de professeur associé et de professeurs adjoints pour lesquels le salaire est moindre que les hommes et moins de postes de professeur régulier.

Dans un autre article du Globe and Mail, on apprend qu’une étude sur les liens entre le succès d’une carrière professorale et le fait d’être homme ou femme, publiée récemment, a mis en lumière que les femmes professeures mariées ne sont pas promues aussi rapidement que les femmes célibataires alors qu’on observe le phénomène inverse chez les hommes : les professeurs mariés sont promus plus rapidement que ceux qui sont célibataires.

Le principe “à travail égal, salaire égal” est raisonnable, au sens où son application repose sur des motifs justifiables par des faits.  Par contre, l’exigence de la parité hommes-femmes dans toutes les disciplines, comme le promeut la nouvelle charte signée le 28 janvier dernier par la Conférence des présidents d’université (CPU), la Conférence des grandes écoles, et la Conférence des directeurs des écoles d’ingénieurs repose sur la prémisse que les femmes et les hommes sont pareils, donc égaux, et qu’ils devraient être dans toutes les sphères de la société en nombre égal.  Est-ce vrai?    Les hommes et femmes ont-ils les mêmes intérêts, les mêmes goûts, les mêmes aspirations, les mêmes rêves, les mêmes valeurs?    En fait, la véritable égalité ne résiderait-elle pas dans l’accessibilité à toutes les sphères d’activités?  Le gouvernement canadien a tenté cette approche de la parité , notamment dans l’attribution des chaires de recherche, exigeant des universités des rapports sur leurs démarches pour y accéder.  Des critiques de cette approche ont avancé qu’il y avait peut-être des ajustements à faire dans les critères d’évaluation des candidatures féminines.  Ainsi, lors de l’évaluation des candidatures pour une chaire de recherche, quand on continue de comptabiliser le nombre global d’articles publiés et le nombre global d’étudiants encadrés sans le pondérer en tenant compte des absences en raison de congés de maternité, par exemple, il est clair que l’objectif de parité ne peut être atteint.

Il y a encore beaucoup de recherches et de réflexions à faire sur ce que signifie l’égalité entre les hommes et les femmes…  et comment elle doit se traduire dans notre société.

 

Sources:
Bradshaw, James, « UBC gives all female tenure-stream faculty a 2 per cent raise », The Globe and Mail, 2 février 2013.
Aragon, Janni, « Female professors pay a marriage penalty », The Globe and Mail, 1er février 2013.

Rey-Lefebvre, Isabelle.  Une charte pour la parité dans l’enseignement supérieur.  Le Monde.  28 janvier 2013.

Allemagne : vers une série noire de thèses plagiées chez les ministres ?
Pour internationaliser les cursus, il faut mesurer l'atteinte d'objectifs d'apprentissage reliés
+ posts

À propos de l'auteur

Sonia Morin

Laisser un commentaire