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L’AUF favorise ouvertement les candidatures féminines (souvent africaines) dans l’octroi de ses allocations en FOAD

Pour un neuvième année consécutive, l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) annonce un ensemble de formations ouvertes et à distance (FOAD) et son « offre d’allocations d’études à distance aux meilleurs candidats sélectionnés par les universités, selon des critères élaborés par son Conseil scientifique ».

Comme depuis de nombreuses années, il est également important de souligner qu’« une priorité est notamment accordée, à qualité scientifique égale, aux candidatures féminines. Grâce aux allocations, une importante partie des frais pédagogiques et d’inscription est ainsi prise en charge. » À noter que la majorité des inscriptions viennent d’Afrique sub-saharienne. On en déduit qu’on veut par cette sélection plus favorisée aider les femmes africaines à continuer le développement de leurs connaissances et à obtenir un diplôme, voire un second diplôme à la suite d’un perfectionnement.

Autre élément d’intérêt et de soutien à la persévérance : on reconnaît à ces diplômes obtenus à distance la même valeur universitaire que les diplômes classiques.

Allocations pour des diplômes obtenus à distance

« Pour 2012-2013, l’AUF propose des allocations d’études à distance pour 87 diplômes (licences et masters), 41 diplômes sont issus d’universités du Nord et 46 sont issus d’universités du Sud (Burkina Faso, Cameroun, Egypte, Madagascar, Liban, Maroc, Sénégal, Tunisie et Viêtnam). En 2011, l’AUF avait reçu 12 374 candidatures et 1264 nouveaux apprenants ont bénéficié d’un tarif réduit et ont été régulièrement inscrits dans les établissements d’enseignement supérieur membres de l’Agence. Plus de quatre-vingt deux pour cent de ces personnes sont originaires d’Afrique sub-saharienne. »

Soutien à la formation en FOAD

« L’Agence universitaire de la Francophonie met à la disposition des candidats sélectionnés ses campus numériques francophones et ses centres d’accès à l’information. Ils y trouvent les infrastructures techniques et de réseau permettant de suivre ces formations dans de bonnes conditions, mais aussi des conseils, des aides, des médiations destinés à favoriser leurs apprentissages. Ces formations sont dispensées pour la plupart entièrement à distance, via les technologies numériques; les examens se déroulent toutefois de façon classique en salle surveillée. »

Bilan statistique de l’AUF : 2004-2010

Dans un grand bilan statistique des huit dernières années, l’Agence universitaire de la francophonie dresse un portrait du nombre de candidatures reçues de 2004 à 2011 et du nombre d’allocations accordées pour aider les étudiantes et les étudiants à s’inscrire et à poursuivre leurs études.

Ainsi , pour l’année universitaire 2011-2012, on dénombre avoir reçu 12374 candidatures pour 80 diplômes présentés. Il s’agit du 2e chiffre le plus élevé avec celui obtenu en 2010 qui était de 12614 candidats.

Années 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Nb candidatures 4300 5100 8100 7900 8606 10444 12614

(En 2007, il n’y avait eu que 7900 candidatures en raison de « la décision du conseil scientifique de ne plus soutenir les diplômes du nord de niveau inférieur au master »).

« Les 12374 candidatures proviennent de 63 pays différents (pays ayant déposé au moins 2 candidatures). En 2011, le total des candidatures émanant d’Afrique subsaharienne s’élève à 82,47 % (47,58 % en Afrique de l’ouest, 31,33 % en Afrique centrale, 3,56 % pour l’océan Indien). Comme les 5 années passées, ce sont les Camerounais (16,24 %) puis les Burkinabés (13,17 %) qui ont le plus répondu.

« Les pourcentages des autres régions : Maghreb (7,01 %), Europe (3,16 %), Caraïbe (4,38 %), Moyen Orient (1,81 %), Europe centrale et orientale (0,11 %), Asie Pacifique (0,12 %). Certaines universités françaises utilisent notre site de gestion administrative pour leur propre appel à candidatures (recrutement) ce qui explique la part de l’Europe dans ces statistiques. »

Présence de candidatures féminines

Pour ce qui de la présence des femmes, elles ne représentent que 19,33 % du total des candidatures, et ce pourcentage est en baisse depuis quatre ans.

Années 2005 2006 2007 2008 2009 2010
♀♀ ♀ ♀ ♀ ♀ ♀ 17 % 20,1 % 20,21 % 19,74 % 19,72 % 19,86 %

Même s’il est bien précisé sur le site de l’AUF que pour chaque formation et que par décision du Conseil scientifique « les candidatures féminines seront favorisées pour l’attribution des allocations d’études à distance », dans les faits, 81,36 % des candidats sont des hommes qui exercent une activité professionnelle. Ce sont surtout des jeunes professionnels dont 64,61% ont moins de 35 ans. « Ils sont 29,58 % à déclarer avoir une expérience antérieure de la formation à distance et 96,15% à posséder un ordinateur, et pour 82,08% il s’agit d’un ordinateur portable. Les candidats déclarent à 77,06 % bénéficier d’un connexion Internet à leur domicile. »

Par ailleurs, « si seulement un peu moins de 20 % des candidats sont des candidates, en revanche 29,47 % des bénéficiaires sont des femmes en moyenne.  De ce nombre, environ 58 % ont un diplôme de baccalauréat nord-américain ou supérieur. On en déduit que dans cette situation, si la motivation première n’est pas le diplôme, ce sont probablement davantage des compétences nouvelles que les étudiantes souhaitent acquérir. Comme dans le cas des candidats masculins, 64,7 % de ces femmes ont moins de 35 ans. De plus,  « 32,43 % d’entre [elles] avaient déjà eu une expérience d’enseignement à distance et 95,32 % possèdent un ordinateur, et pour 78 % il s’agit d’un ordinateur portable. Les candidats déclarent à 70,03 % bénéficier d’une connexion Internet à leur domicile. » Enfin, « 82,19 % des 1234 bénéficiaires de l’AUF sont originaires d’Afrique sub-saharienne (45,16 % en Afrique de l’ouest, 32,76% en Afrique centrale, 4,27 % dans l’océan Indien). Les pourcentages des autres régions : Maghreb (6,57%), Caraïbe (6,98%), Moyen-Orient (3,04 %), Europe centrale (0,16 %), Asie Pacifique (0,16 %).

Conclusion

En guise de conclusion, on observe certes que la FOAD est en train d’ouvrir véritablement le continent africain surtout à une éducation supérieure qui est significative et qui aura des répercussions tangibles sur les prochaines générations. L’accès à un enseignement universitaire de qualité n’est plus maintenant l’apanage des seuls pays industrialisés.

D’un autre côté, il reste à se demander si, à qualité scientifique égale, ce principe de favoriser les candidatures féminines pour l’octroi de subventions dans le cadre de la formation ouverte et à distance est un phénomène qu’on pourrait voir se répéter en Europe de l’Ouest ou en Amérique du Nord, par exemple, afin notamment de permettre à des femmes en congé de maternité ou en arrêt de travail temporaire d’aller chercher des connaissances supplémentaires qui pourraient leur ouvrir d’autres possibilités professionnelles lors de leur retour ou encore simplement pour les motiver à ce genre de formation. L’Université de Sherbrooke est notamment membre titulaire de l’AUF, mais tout ce qui concerne les allocations favorisant les femmes semblent se concenterer vers l’Afrique et certains pays asiatiques.

Source : THOT CURSUS. Infolettre du 25 avril 2012 faisant la promotion des Allocations d’études à distance, année universitaire 2012/2013 pour les formations ouvertes et à distance.

ASSOCIATION UNIVERSITAIRE FRANCOPHONE. Bilan des appels à candidatures de 2004-2005 à 2011-2012, site Web de la formation ouverte et à distance.

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