Comment le fait d’arrêter et rester statique dans une pause peut-il nous faire avancer? Qui a-t-il dans une séance de yoga qui améliore notre enseignement? Tout cela semble incompatible ou à tout le moins improbable! C’est pourtant ce que relate Michael Niehoff dans son article à propos des éducateurs et praticiens de yoga regroupés dans l’entreprise Yoga ed.
La crise sanitaire mondiale de la COVID-19 a bousculé nos façons d’apprendre et d’enseigner. C’est une évidence, me direz-vous, et on s’est adapté! Oui et non. Quand on bouscule quelqu’un, il suit la direction de notre poussée. Il s’adapte physiquement à cette force qui le fait bifurquer. Mais qu’en est-il de son état psychologique? S’est-il lui aussi adapté? Dès l’équilibre rétabli, est-ce que la personne passe à autre chose et poursuit son chemin? Ça, c’est moins sûr! Si plusieurs personnes étudiantes ont souffert des conséquences des mesures sanitaires, les personnes enseignantes ont eu – et auront encore- à offrir du soutien, de l’empathie et de l’écoute tout en continuant d’enseigner.
C’est un peu ce qui a motivé les enseignants et membres de Yoga Ed de proposer aux institutions d’enseignement de courtes séances en ligne de yoga ou de pleine conscience. Leurs séances visent d’abord les enseignantes et enseignants qui, à leur tour, accompagnent leurs étudiantes et étudiants dans des séances de groupe. Les cofondatrices de Yoga Ed, Brynne Caleda et Julia Bondoù, soulignent que le bien-être physique et mental que génèrent ces ateliers prédispose à être plus présents et plus engagés dans ce que l’on fait.
Les résultats sont, semble-t-il, au rendez-vous. Plusieurs témoignent des bienfaits sur leur pratique d’enseignement et sur l’effet que cela a sur leurs étudiantes et étudiants. Drew Giles, le directeur de l’enseignement à la Franklin-McKinley School District à San Jose, Californie, y voit de nombreuses retombées positives. Il fait d’ailleurs l’analogie suivante :
“Dans les avions, on nous a appris qu’en cas d’urgence, il faut sécuriser son propre masque avant d’aider les autres. Il en va de même pour nous, en tant qu’éducateurs et êtres humains”.
Je ne sais pas si le “chien tête en bas” agit sur mes habiletés de formateur, mais je sais que dans cette position de yoga mon esprit lui lâche prise et me permet d’être 100% dans l’action. Peut-être que c’est un des héritages que la pandémie nous laissera : prendre soin de soi pour mieux prendre soin des autres.
Source : Niehoff, Michael. Yoga Ed. Addresses Trauma Through Teacher, Student Self-Care, Getting Smart, 28 mai 2021.
Site de Yoga ed. : https://yogaed.com/yoga-ed-for-schools
Daniel a longtemps été occupé à analyser et concevoir des formations tous azimuts. Il essaie aujourd'hui de faire connaître ses découvertes pédagogiques aux personnes formatrices à la recherche de solutions concrètes.