C’est sur le blogue Rédaction médicale et scientifique d’Hervé Maisonneuve que j’apprends que le Conseil national de recherches – Canada (CNRC) s’est dotée d’une Politique sur l’intégrité en sciences et en recherche (entrée en vigueur le 18 décembre 2018), dans laquelle on dresse une liste des manquements à l’intégrité :
- la fabrication : inventer des données, des données initiales, des méthodologies ou des résultats, y compris des graphiques et des images;
- la falsification : manipuler, modifier ou omettre des données, des données initiales, des méthodologies ou des résultats, y compris des graphiques et des images, sans reconnaissance et qui donnent lieu à des constatations ou des conclusions inexactes;
- la destruction de dossiers de recherche : la destruction de ses propres données ou dossiers de recherche ou de ceux d’une autre personne afin d’éviter précisément la détection d’actes répréhensibles ou la violation de la présente politique ou de tout autre règlement, politique ou loi, et norme professionnelle ou disciplinaire applicable;
- le plagiat : présenter et utiliser les travaux publiés ou non publiés d’une autre personne, y compris les théories, les concepts, les données, les données initiales, les méthodologies ou les résultats, y compris les graphiques et les images, comme si c’était le sien, sans référence appropriée et autorisation nécessaire;
- la publication redondante ou l’autoplagiat : la republication d’une œuvre ou d’une partie d’une œuvre déjà publiée, y compris les données, dans n’importe quelle langue, sans mention adéquate de la source ou justification adéquate;
- la paternité invalide de l’œuvre ou des contributions: attribution inexacte de la qualité d’auteur, y compris l’attribution de la qualité d’auteur à des personnes autres que celles qui ont apporté une contribution substantielle au contenu d’une publication ou d’un document et qui acceptent d’en assumer la responsabilité. La qualité d’auteur invalide comprend également le fait de ne pas reconnaître ceux qui ont apporté des contributions substantielles à l’œuvre en question;
- l’examen par les pairs abusif : notamment la non-divulgation de conflit d’intérêts, ou le fait de retarder indûment la publication de l’article d’un rival;
- la mauvaise gestion des conflits d’intérêts : défaut d’identifier et de traiter de manière appropriée tout conflit d’intérêts réel, potentiel ou apparent;
- l’utilisation à mauvais escient des fonds de recherche : le défaut de se conformer aux conditions et exigences prescrites pour l’obtention du financement;
- la demande de subvention et de bourse inexacte : donner de l’information incomplète, inexacte ou fausse dans une demande de subvention ou de bourse ou dans un document connexe, par exemple une lettre d’appui ou un rapport de situation;
- l’énoncé inexact des collaborations : donner le nom de cocandidats, de collaborateurs ou de partenaires sans leur consentement;
- l’inconduite dans les pratiques de recherche : l’exercice d’activités de recherche contraires aux politiques en matière de santé, de sécurité et d’environnement, ou encore, violant les protocoles de recherche sur des participants humains ou les protocoles d’utilisation d’animaux de laboratoire;
- l’objet d’une allégation formelle : le défaut d’informer le CNRC de toute allégation formelle d’inconduite prononcée contre soi par une autre organisation.
Il est intéressant de noter que l’attribution inexacte de la qualité d’auteur est clairement listée par le CNRC comme un manquement à l’intégrité (point 6). La question de l’authorship reste une question qui préoccupe tous les membres de la communauté scientifique, en particulier les étudiants soucieux de développer un capital scientifique pendant leurs études en recherche. C’est d’ailleurs pour cette raison que la Politique 2500-011 – Protection de la propriété intellectuelle des étudiantes et des étudiants et des stagiaires postdoctoraux de l’UdeS comporte tout un chapitre (le 4e) sur la publication et le droit d’être auteure, auteur et qu’un dépliant a été produit :
Source
Maisonneuve, H. La supervision générale du groupe de recherche n’est pas suffisante pour faire partie des auteurs : bravo, amis canadiens. Rédaction médicale et scientifique. 22 janvier 2019