Vous est-il déjà arrivé, à titre de conférencier ou d’enseignant de demander de ne pas enregistrer, de ne pas photographier ou encore de ne pas filmer ce que vous dites ? Si on a acquiescé à votre demande, tout est rentré dans l’ordre Mais, dans le cas contraire, qu’avez-vous fait ? (Vous pouvez répondre à cette question dans la zone « Commentaires » à la fin de cette dépêche.)
Avec les appareils mobiles comme les tablettes et les téléphones intelligents, on voit en effet de plus en plus de gens se contenter de photographier une affiche, des diapos d’une présentation, quand on n’enregistre pas carrément toute la séance.
Il semble que le temps soit venu de baliser ces pratiques, du moins pour les événements où la confidentialité est requise en raison de la nature même des sujets abordés, à savoir les derniers développements dans certaines disciplines ou certains champs de recherche où la compétition est féroce.
C’est ce que demande Wolf B. Frommer, chercheur au Department of Plant Biology at the Carnegie Institution for Science in Stanford, California, qui n’a pas réussi à obtenir d’une personne qu’elle cesse de l’enregistrer lors d’une conférence. Pour Frommer, qui présentait des résultats de recherche inédits, cet incident l’amène à reconsidérer sa participation à de tels événements. Sa position est très claire :
I thus firmly believe that photographing posters, recording parts of talks, and posting other people’s data should be officially banned, and that people who break these ethical standards should be expelled. We must enforce this old honor code to encourage the sharing of unpublished data and ensure that science can progress effectively. Ideally, the scientific community would adopt a generally acceptable and enforceable ethical code for all conferences, make it part of every program, and announce these regulations at the beginning of every meeting, following the examples of Cold Spring Harbor Laboratory symposia and Gordon Research Conferences.
Et il ajoute que les connaissances acquises lors de conférences ou de colloques visant à partager des résultats de recherche non encore publiés devraient rester à l’usage exclusif de leurs auteurs.
Sommes-nous face à un paradoxe? D’un côté, la confidentialité; de l’autre tout en accès libre?
Source – Frommer, Wolf B. Opinion : An Ethical Code for Conferences. The Scientist. 2 décembre 2016.