Dans une courte entrevue (à peine plus de 3 min. sur 5), la présidente de l’Institut international de recherche et d’action sur la fraude et le plagiat académiques (IRAFPA), la professeure Michelle Bergadaà, nous fait part de sa vision sur quelques enjeux de la lutte antiplagiat et antifraude. En voici trois.
Sur l’attribution de ses sources – Depuis l’aube de l’humanité, la connaissance avance parce que nous sommes capables de montrer les sources où nous avons puisé notre inspiration. Et c’est parce que nous montrons ces sources que d’autres sont capables de renouveler la connaissance et de la faire progresser. […] C’est dans l’intentionnalité du tricheur et du plagieur qui n’indique pas ses sources que nous voyons qu’il est un délinquant de la connaissance, qui ne veut pas faire bénéficier ceux qui le suivent, ses lecteurs, ses professeurs de ces connaissances d’où il a tiré ses sources.
Sur les logiciels de détection de similitudes dans le texte – Ceux qui veulent être des délinquants vont aller plus vite que les logiciels. C’est très facile de transformer un mot […] et personne ne le détectera. La question est de savoir pourquoi les gens passent parfois plus de temps à trafiquer les textes des autres que d’écrire les leurs. […] Les outils seront toujours inférieurs à l’homme.
Sur la génération numérique – Il faudrait former tous les professeurs à ces « digital natives », qui ont baigné dans l’Internet et qui ne produisent pas du tout comme nous.
Source
Corti : Professeurs et étudiants formés pour détecter le plagiat scientifique. Télé Paese. Publié le 26 novembre 2018. (Vidéo de 4 min. 43)