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Après la massification de l’enseignement, voici la massification de la recherche

Cet article de Sneha Kulkarni sur le « déluge en recherche » soulève d’excellentes questions, dont la principale est celle dans son titre : les chercheurs publient plus mais contribuent-ils vraiment à l’avancement des connaissances?

Selon les dernières statistiques de la National Science Foundation (NFS), près de 3 millions d’articles scientifiques ont été publiés dans le monde en 2016.  3 millions!  Comment s’étonner alors d’entendre plusieurs chercheurs dire qu’ils n’arrivent plus à suivre ce qui se passe dans leur champ d’expertise, si spécialisé soit-il?

Le fameux Publish or perish a beau être dénoncé depuis longtemps pour les dérives qu’il entraîne (saucissonnage des résultats, publications prématurées…), il reste que le nombre de publications demeure la principale mesure du succès d’un chercheur.

Kulkarni dresse un portrait des impacts de ce qu’elle nomme, à juste titre, la massification de la recherche :

  • la difficulté de repérer les résultats significatifs peut conduire à l’affaiblissement d’un champ de recherche, voire à sa perte;
  • la pression sur les comités éditoriaux à identifier les études de qualité a entraîné un risque accru de rétractions;
  • la multiplication des nouvelles revues scientifiques ajoute à la difficulté pour les bibliothèques de devoir choisir les sources auxquelles s’abonner.

La massification de la recherche est un phénomène relativement nouveau qui met en lumière la nécessité de revoir le critère du nombre de publications au profit d’un critère de qualité, comme celui d’une réelle contribution.  Autrement, la recherche court à sa perte…

Source

Kulkarni, Sneha.  Guest Post: Research Deluge — Are Researchers Writing More yet Contributing Less?  The Scholarly Kitchen.  1er mai 2018.

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Sonia Morin

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