La majorité des universitaires connaissent l’outil de révision et de correction de textes Antidote, mais est-il vraiment efficace pour améliorer la qualité des textes produits?
Le professeur Pascal Grégoire (Sciences de l’éducation, UQAT) vient de publier en janvier 2018 un rapport pour le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES). Sa recherche avait pour but de mesurer les impacts de l’écriture informatisée sur le nombre d’erreurs liées au vocabulaire, à la construction des phrases, à la ponctuation et à l’orthographe d’usage et grammaticale dans les textes d’élèves de 5e secondaire.
Voici les conclusions du rapport pour les élèves ayant eu recours à Antidote (en comparaison d’élèves qui n’y avaient pas accès) :
- moins d’erreurs d’orthographe (grammaticale et lexicale),
- aucune amélioration de la syntaxe de la phrase ou de la cohérence du texte,
- plus d’erreurs de vocabulaire.
Par ailleurs, l’écriture avec l’ordinateur et l’écriture manuscrite ont fait partie de la recherche. Il en ressort que les élèves ayant eu recours à l’ordinateur ont […] rédigé des textes significativement plus longs que ceux ayant rédigé à la main et […] les élèves ayant été formés à utiliser le logiciel Antidote ont mis autant de temps à écrire et à réviser leur texte que ceux rédigeant de façon manuscrite.
Interviewé par l’agente d’information Élie-Anne Lamerise-Dumont, le professeur Grégoire a formulé les recommandations suivantes :
- « Cette étude est une autre contribution au débat entourant la question du numérique dans les écoles du Québec. Il est nécessaire de s’intéresser davantage à la question de l’adaptation de l’enseignement d’aujourd’hui à l’environnement dans lequel les élèves évoluent désormais. »
- Il est important que le gouvernement augmente l’accès aux technologies dans les écoles, plus particulièrement dans le secteur public.
- « À l’ère numérique dans laquelle nous vivons aujourd’hui, il est important de former les jeunes à l’utilisation des technologies : s’ils n’apprennent pas à utiliser adéquatement l’ordinateur pour écrire quand ils sont à l’école, quand l’apprendront-ils? Ils pourraient bien ne jamais retirer de bénéfices de cet apprentissage, qui pourrait pourtant représenter un avantage pour la formation des jeunes Québécois.
Si une recherche similaire était faite au niveau universitaire, obtiendrions-nous les mêmes résultats? Et ferions-nous les mêmes recommandations?
Source
Lameris-Dumont, Élie-Anne. L’écriture informatisée : un avantage important pour la réussite des élèves du secondaire au Québec? Service des communications et du recrutement, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. 22 février 2018.