Pédagogique Tendances sociétales

Savoir rédiger à l’université : deux solutions

Nombreux sont les professeurs et chargés de cours qui se plaignent que leurs étudiants ne savent pas écrire et se demandent ce qu’on a bien pu leur enseigner pour qu’ils arrivent avec autant de lacunes dans leurs compétences rédactionnelles.

John Warner, enseignant d’un cours de rédaction générale de première session à l’université, fait part de ses réflexions sur les raisons pour lesquelles son cours ne peut remédier à la situation de ne pas savoir rédiger dans sa discipline.

  • La durée du cours (une session) est beaucoup trop courte.
  • Les étudiants sont jeunes et, ou inexpérimentés. Or savoir rédiger est une compétence qui se développe tout au long de la vie. The notion that a first-year writing course is a kind of vaccine that prevents bad writing going forward is a fantasy.
  • Beaucoup d’étudiants arrivent à l’université avec un modèle de rédaction fait pour des travaux standards : They are armed with the 5-paragraph essay and an ability to parrot existing information. Le passage à un texte argumenté basée sur l’analyse est difficile et ne peut se faire en une seule session, voire une année.
  • La raison la plus déterminante c’est que les étudiants n’ont pas encore suffisamment de maîtrise de leur discipline pour pouvoir insérer leurs propres idées sur un sujet disciplinaire. They can describe what someone else says, but don’t yet have the knowledge to build upon that information. Ceci est d’autant plus vrai s’il s’agit d’un cours de première année.
  • À la fin du cours de rédaction de première session, si tout va bien, les étudiants ont acquis un processus d’écriture souple enraciné dans l’analyse de la situation rhétorique (public cible, but, genre). Mais dès qu’ils rencontreront un autre genre (celui de la discipline choisie), ils en arracheront, car ils n’ont pas encore appris à reconnaître le genre commandé par leur discipline.
  • Pire, parfois ils vont s’essayer en oubliant le public cible et le but. [T]he problem is not that students don’t know grammar and syntax, but because they are struggling badly with making meaning, and because they have no idea what they’re trying to say, why they’re trying to say it, or to whom […].

Que faire alors?

Warner y va de deux solutions possibles, d’une telle évidence qu’on est à même de se demander pourquoi elles ne sont pas systématiquement appliquées…

  1. Aider les étudiants à comprendre le genre de la discipline : les conventions du genre et le rationnel qui en a commandé la création. For example, rather than commanding students use a particular citation style, help them see that a citation style is rooted in a specific audience need, that we cite sources so other scholars can come in afterward and check and respond to the work.
  2. Plutôt que de donner ces conventions aux étudiants, leur demander de les trouver par des exercices d’observation, d’analyse, d’inférence…

Oui! Oui! Ces deux solutions demandent qu’on investisse un peu de temps mais la qualité des travaux des étudiants en sera grandement améliorée et leur correction beaucoup moins désolante…

 

Source: Warner, John. I Cannot Prepare Students to Write Their (History, Philosophy, Sociology, Poly Sci., etc…) Papers. Inside Higher Education. 15 décembre 2015.

 

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Sonia Morin

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