Le bras de fer entre les « gros » éditeurs de revues savantes et la communauté scientifique continue.
Aujourd’hui, la journaliste Lindsay McKenzie nous apprend que tous les membres du comité éditorial de la revue Journal of Informetrics ont rendu leur tablier en signe de protestation contre les frais qu’Elsevier charge pour le libre accès, contre l’accès restreint aux données de citation et contre le contrôle commercial du travail érudit (scholarly work) et ont lancé une nouvelle revue entièrement en libre accès : Quantitative Science Studies. Cette revue sera la propriété de l’International Society for Scientometrics and Informetrics (ISSI) et sera publiée conjointement avec MIT Press.
En 2015, le comité éditorial de la revue Lingua avait posé le même geste de démission et avait fondé Glossa.
Je rappelle ici ce que Yves Gingras a dit en entrevue à l’émission Les années lumière en parlant des chercheurs comme de grands naïfs :
…[I]ls publient gratuitement, ils écrivent gratuitement, ils évaluent gratuitement, ils participent à des comités éditoriaux gratuitement. C’est acceptable lorsque les revues sont des revues de sociétés savantes […] des revues de communautés. Ça reste entre nous. Par contre, les grands groupes, c’est privé. Les profits sont cotés en bourse et donc ils ont de l’argent. Ils (les chercheurs) se sont dit « On est en train d’avoir laissé le travail gratuit rendu privatisé à profit. » (Source : Publication scientifique : fin de la naïveté des scientifiques?)
Source: McKenzie, L. Editorial Mutiny at Elsevier Journal. Times Higher Education. 14 janvier 2019.