Vous corrigez un travail d’étudiant et vous avez l’étrange impression qu’il ne l’a pas écrit lui-même. Vous faites une recherche sur le web pour vérifier s’il ne s’agit pas d’un cas de plagiat et vous ne trouvez rien. Votre doute persiste et peut-être avec raison : il est possible que vous soyez face à un travail paraphrasé par un logiciel, car ce type de logiciel existe. À l’instar d’Ann M. Rogerson, dont il est question dans l’article à la source de cette dépêche, je viens de taper dans Google Paraphrasing tools et j’ai moi aussi obtenu plus d’un demi-million de résultats (565 000 résultats). J’ai essayé en français et, si les résultats sont moins frappants, ils révèlent tout de même des logiciels pouvant paraphraser des textes entiers. Curieusement, plusieurs de ces logiciels s’affichent comme des moyens de contrer le plagiat! En effet, un étudiant qui a recouru à un logiciel pour paraphraser un texte copié-collé peut affirmer sans ciller qu’il n’a pas plagié. Au sens littéral du terme, il a raison. Toutefois, on peut dire qu’il a triché, car il a induit son enseignant en erreur quant à ses apprentissages par rapport à l’évaluation de l’atteinte de la cible de formation visée par le travail demandé.
NOTE – Ce type de logiciels porte d’autres noms : article spinner; article spinning, text rewriting… . Il faut également savoir que les étudiants en sont pas les seuls à y recourir.
Alors? Comment faire en sorte que l’étudiant remette un travail permettant à son enseignant d’évaluer ses apprentissages? Pourquoi ne pas essayer de demander des travaux qui tiennent compte de quelques réalités qui colorent notre société actuelle et qui ont un impact dans le monde de l’éducation?
Source –
McCook, Alison. A troubling new way to evade plagiarism detection software. (And how to tell if it’s been used.). Retraction Watch. 26 avril 2017.
Ressources –
Atelier du SSF Le plagiat déjoué – Le réel pouvoir des enseignant et son feuillet synthèse.