Développement durable Tendances sociétales

Rapport d’animation : Activités d’enseignement, intégrer le développement durable, oui, mais comment ?

Le 28 mai 2024, dans le cadre du Rendez-vous CP 2024 (RVCP) organisé par i-mersion CP, j’ai eu l’opportunité d’organiser un atelier virtuel d’une heure autour de l’intégration du développement durable dans les activités d’enseignement. Le RVCP étant un lieu d’échanges et de rassemblement de conseillères et conseillers pédagogiques, c’était donc pour moi, la meilleure plateforme pour rejoindre mes homologues CP du Québec et d’ailleurs. D’autant plus que l’atelier que j’offrais était le seul qui rejoignait explicitement la thématique du développement durable dans la formation.

Le déroulement de l’atelier comprenait deux parties interactives. Une première partie, assez brève, consistait à se construire une compréhension commune des idées véhiculées par la notion « développement durable ». En seconde partie, j’ai organisé une discussion autour des leviers que peut représenter la pédagogie, à travers la démarche d’intégration du développement durable que nous avons élaborée au Service de soutien à la formation de l’Université de Sherbrooke.

Partie 1 : Pour vous, qu’est-ce que le développement durable ?

C’est autour de cette question qu’ont été amorcées les réflexions. Traditionnellement, à cette question, survient presque toujours les éléments de réponse de la définition la plus populaire, celle de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement, formulée dans son rapport de 1987, Notre avenir à tous. Cependant, c’est également le moment pour faire émerger certains sous-entendus inhérents à la définition. Mais aussi mettre de l’avant les (nouvelles) idées complémentaires ou opposées qui ont fait leur chemin dans l’espace public ces trente dernières années. Sans rentrer dans les différents courants et visions, il est retenu à l’issue de la discussion, que l’objectif de viser un monde plus « durable » est de faire de la planète un lieu vivable et agréable pour les êtres humains et les autres espèces. Ensuite, selon qu’on incorpore la lutte aux inégalités, le capitalisme, le néocolonialisme, etc. et autres revendications à ce que signifient « vivable et agréable », les voies et moyens proposés pour y arriver diffèrent certainement.

Partie 2 : La démarche d’intégration du développement durable

La démarche d’intégration du développement durable a été développée au Service de soutien à la formation de l’Université de Sherbrooke, par un trio de conseillères pédagogiques dont je fais moi-même partie (voir cet article qui présente la démarche). La version présentée lors de cet atelier est une version légèrement adaptée de la démarche publiée. La version de l’atelier visait, entre autres, à attirer l’attention sur le fait que plusieurs opportunités d’intégration du développement durable dans la formation sont à dénicher à travers les demandes d’appui et d’accompagnement que nous recevons en tant que conseillères et conseillers pédagogiques. Ainsi, ce RVCP était alors un moment fort opportun pour discuter de cette démarche avec d’autres conseillères et conseillers pédagogiques dans les buts suivants :

  1. Obtenir leur rétroaction par rapport à la démarche dans leur posture professionnelle ;
  2. Identifier des pistes d’amélioration de celle-ci.

Après avoir sommairement présenté les cadres de référence à la base de la démarche, les personnes participantes et moi avons discuté de ce que pourraient être des portes d’entrée potentielles du développement durable dans les activités d’enseignement. Ensuite, nous les avons explorées les unes après les autres, en les contextualisant dans notre pratique : des exemples d’implantation, des questionnements soulevés, des ressources en appui, la pertinence des méthodes pédagogiques, etc. Les personnes participantes ont toutes exprimé que la démarche d’intégration du développement durable dans les activités de formation s’intègre bien aux activités qu’elles exercent en tant que personnes en conseil pédagogique. Pas de pistes d’amélioration n’ont été suggérées à ce stade, le moment ayant été dominé par une appropriation et l’exploration des réflexions spontanées suscitées. Cependant, il a été mentionné d’apporter des précisions sur certains termes de la démarche, notamment « demandes » et « ENA » (qui correspond à environnement numérique d’apprentissage).

En conclusion : deux exemples concrets

L’atelier s’est conclu par le parcours de deux exemples d’intégration de la démarche : dans un cours et dans un programme d’études. Ces deux exemples se distinguent et se complètent en même temps, car l’intégration du développement durable dans le cours en exemple sensibilise sur une intégration au niveau du contenu. Or, l’exemple au niveau du programme d’études amène autant la question du contenu que du contenant, c’est-à-dire comment le programme d’études, par sa vision et ses ressources, peut lui-même incarner le développement durable.

Mon appréciation de l’activité

L’intégration du développement durable dans la formation est une thématique qui semble encore « nichée » dans le monde de l’enseignement supérieur. Toutefois, d’après les commentaires des cinq conseillères et conseillers pédagogiques présents, il semblerait que cette thématique se dessine comme un enjeu incontournable dans les années à venir. En tout cas, les personnes participantes étaient bien contentes d’y avoir assisté. Et moi, j’en ressors avec la satisfaction de savoir que ce sont cinq institutions d’enseignement supérieur différentes qui viennent d’approfondir leur réflexion quant à cette thématique.

Pour citer ce document : Soukpa, M.-S. (Juin 2024). Activités d’enseignement, intégrer le développement durable, oui, mais comment ? Service de soutien à la formation, Université de Sherbrooke. Sous licence CC BY.

 

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Marie-Sara Soukpa

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