Cycles supérieurs

Voici ce que les étudiantes et étudiants des cycles supérieurs de l’Université Laval attendent du Gouvernement du Québec pour 2018-2019

L’Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (AELIÉS), qui compte plus de 11 000 membres, a adopté en juin dernier un cahier de revendications que l’Association adresse au gouvernement provincial.  Au nombre de 13, les revendications sont regroupées sous six thèmes et ces thèmes touchent les conditions dans lesquelles les étudiants font leurs études et pas la formation qu’ils reçoivent.  La majorité des revendications auraient pu provenir du premier cycle, car elles sont significatives pour l’ensemble des étudiants de tous les cycles et non spécifiques aux cycles supérieurs, à l’exception de deux (les 8 et 9).

AIDE FINANCIÈRE AUX ÉTUDES

  1. Bonifier l’aide financière aux études, que ce soit par des prestations plus généreuses, un meilleur ratio bourse/prêts ou une plus grande accessibilité au régime.

Afin d’améliorer l’accessibilité aux études, il est impératif que le régime d’aide financière aux études soit bonifié et se rende disponible pour plus d’étudiant-e-s. N’ayant pas été indexé à plusieurs reprises entre 1995 et 2007, le programme n’est toujours pas au niveau de financement adéquat, et ce malgré les bonifications récentes.

  1. Viser la nationalisation des prêts étudiants via, par exemple, la caisse de dépôt et de placements du Québec.

Le gouvernement devrait prendre en charge le programme d’AFE sans l’intermédiaire des institutions financières, lui permettant une économie substantielle en remboursement d’intérêts. En effet, le montant cumulatif de ces frais est de plus de 1,5 milliard de dollars.

  1. Revoir le calcul des prêts et bourses en ne prenant plus en compte les pensions alimentaires.

Pour les étudiant-e-s monoparentaux, le calcul de l’aide financière est désavantageux puisque la pension alimentaire reçue est considérée comme un revenu de l’étudiant-e, tandis que les revenus d’un-e conjoint-e sont comptabilisés comme une «contribution» et affectent peu l’AFE.

  1. Rendre admissibles les parents- étudiants qui reçoivent de l’AFE au régime québécois d’assurance parentale (RQAP).

Les étudiants devenant parents au cours de leurs études se retrouvent devant une impasse financière, ne cotisant pas au RQAP car profitant de l’AFE et devant souvent quitter études et emplois pour le congé parental. Ce régime devrait donc pouvoir s’appliquer aux étudiants-parents.

FRAIS DE SCOLARITÉ

  1. Entreprendre une décroissance ou un gel des frais de scolarité et une évaluation indépendante des scénarios pouvant mener à la gratuité scolaire balisée.

L’AELIÉS vise l’instauration d’une gratuité scolaire balisée, instaurant certains critères d’admission ou limitant le nombre de crédits ou de diplômes. Des frais de scolarité élevés réduisent l’accès aux études universitaires, ce qui contribue au maintien ou à l’accroissement, des inégalités sociales.

  1. Annuler la dérèglementation des frais de scolarité pour les étudiant-e-s internationaux, telle qu’annoncée par le gouvernement au printemps

Le gouvernement a annoncé cette mesure permettant aux universités d’augmenter à leur guise les droits de scolarité de certains groupes d’étudiant-e-s étranger-e-s. Il est important pour l’AELIÉS d’appuyer tous ses membres dans la réalisation de leurs projets d’études, et ce, quel que soit leur pays d’origine.

TRANSPORT DURABLE

  1. Appuyer et contribuer financièrement au projet de laissez-passer universitaire (LPU) de l’AELIÉS et de la CADEUL.

L’AELIÉS, en partenariat avec la CADEUL et l’Université Laval, souhaite que toute la population étudiante soit détentrice d’un LPU payé à tarif modique à même la facture de frais de scolarité. Cette mesure permettrait, au bout de cinq ans, de réduire annuellement de 2912 tonnes les émissions de gaz à effet de serre.

FINANCEMENT DE LA RECHERCHE

  1. Augmenter le financement des fonds de recherche du Québec (FRQ) afin que plus d’étudiant-e-s chercheur-euse-s aient droit à des bourses.

Bien qu’un réinvestissement ait été annoncé haussant le montant des bourses reçues via le FRQ, le nombre de bourses octroyées n’a pas été augmenté. Seulement le tiers des demandeur-euse-s obtiennent une bourse. L’AELIÉS soutient que plus d’étudiant-e-s chercheur-euse-s devraient y avoir accès.

  1. Travailler au rapatriement des fonds fédéraux dédiés à la recherche, afin que le gouvernement du Québec attribue lui-même les sommes aux universités et aux centres de recherche.

Le transfert de subventions générales de l’enseignement vers la recherche engendre plusieurs conséquences graves qui appauvrissent l’enseignement et la recherche fondamentale. Les enjeux éthiques soulevés par le financement ciblé de la recherche ciblée invitent ainsi à reconsidérer sa structure et, ainsi, l’implication du fédéral.

GOUVERNANCE UNIVERSITAIRE

  1. Instaurer un conseil des universités du Québec (ou équivalent) indépendant, représentatif, spécialisé, inclusif, cohérent et neutre.

Le CUQ doit être en mesure d’unir les communautés universitaires derrière une vision mobilisatrice et vers des objectifs communs et définis. Il devra collaborer avec le Conseil supérieur de l’éducation, mais aussi avec l’ensemble des autres partenaires de l’éducation et être chargé de revoir la grille de financement des universités.

ENJEUX CONNEXES

  1. Réformer le MODE DE SCRUTIN intégrant une composante de proportionnalité compensatoire

La mise en place d’un mode de scrutin proportionnel mixte compensatoire à redistribution régionale permettrait au vote des jeunes d’avoir une plus grande importance et d’augmenter leur participation électorale.

  1. Hausser le SALAIRE MINIMUM à au moins 15 $ de l’heure.

La précarité financière des étudiant-e-s est un enjeu majeur pour l’AELIÉS. Considérant que plus de la moitié des personnes au salaire minimum sont des étudiant-e-s et qu’une personne sur cinq gagne moins de 15 $ de l’heure, dont près de 60 % sont des femmes, il est de notre devoir de s’assurer que les personnes gagnant moins de 15 $ de l’heure gagnent enfin un salaire décent.

  1. Instaurer une politique nationale de prévention et surveillance en SANTÉ MENTALE ÉTUDIANTE.

La recherche de l’excellence au sein des universités québécoises crée un stress important au sein de la population étudiante. La situation est urgente et le gouvernement doit mettre en place une politique nationale de prévention en santé mentale dans les universités québécoises à la manière des actions prises pour les violences à caractère sexuel.

Le Cahier de revendication (format PDF, 11 pages) est disponible en ligne.

Source: Larose, Yvon.  Treize revendications en 2018-2019Le Fil.  Volume 54, numéro 3. 13 septembre 2018

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Sonia Morin

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