On sait que la première année d’études à l’université est cruciale pour la persévérance des étudiants. À l’UdeS, nombreuses sont les initiatives (Passeport Réussite, les cours « Réussir en… ») mises en place pour agir auprès des étudiants nouvellement arrivés et les outiller pour les aider à décrocher leur diplôme.
La difficulté que représente la première année d’université se voit confirmée par les résultats d’une recherche menée par Felice Martinello et Ross Finnie qui démontre qu’au Canada anglais, les notes obtenues par les étudiants chutent de moyenne de 10% losqu’ils arrivent à l’université, si l’on compare avec la moyenne qu’ils arrivaient à maintenir jusqu’alors. Un phénomène que les chercheurs qualifient de « grade shock ».
Évidemment, les conclusions de cette étude ne peuvent être simplement transposées au Québec, où les étudiants arrivent à l’université en provenance du Cégep. Ils sont donc plus âgés et ont déjà vécu dans un cadre scolaire où ils ont eu à faire preuve d’autonomie au moment d’amorcer leurs études universitaires. Si l’on compare avec la situation prévalant au Canada anglais, où la plupart des étudiants passent directement du « high scool » à l’université, on comprend que la marche puisse être plus haute pour ces derniers.
Par contre, une conclusion des chercheurs porte à réfléchir; ils observent que ce sont les étudiants ayant les meilleures moyennes à l’admission qui voient leurs notes baisser davantage. Ainsi, les étudiants admis avec une moyenne de 90% ou plus voient leurs notes baisser de 11.9 points en moyenne. En comparaison, les résultats des étudiants admis avec une moyenne entre 60 et 79% ne baissent en moyenne que de 4.4 points. Les auteurs soulignent donc que de façon générale, le « choc » du passage à l’université est plus grand pour des étudiants considérés comme étant performants et dont l’expérience scolaire les a généralement mal préparés à faire face aux difficultés sur le plan académique.
Reste à voir dans quelle mesure cette baisse de résultats se traduit concrètement par des abandons ou des changements de programme chez ces étudiants. Si c’est le cas, la recheche ouvre une perspective nouvelle, celle de la persévérance comme étant une problématique touchant non seulement les « derniers admis », mais également les étudiants jugés parmi les plus prometteurs.
Carson Jerema, “Your grades will drop. How universities and high schools are setting students up for disappointment”. Maclean’s on campus, 8 juillet 2010. http://oncampus.macleans.ca/education/2010/07/08/your-grades-will-drop/