Développement durable Pédagogique

L’École d’été en écoresponsabilité : une expérience immersive au cœur de la transition socioécologique

Du 9 au 13 juin 2025, le Centre universitaire de formation en environnement et développement durable (CUFE) de l’Université de Sherbrooke a organisé une édition remarquable de son École d’été en écoresponsabilité. Cette formation unique, fruit d’une collaboration entre plusieurs institutions d’enseignement supérieur de l’Estrie, a proposé une approche novatrice de l’apprentissage environnemental axée sur l’immersion terrain.

Une pédagogie expérientielle au service de l’écoresponsabilité

L’École d’été s’est distinguée par son approche pédagogique immersive, plaçant les participantes et participants au cœur des écosystèmes urbains de la région sherbrookoise. Les personnes étudiantes ont expérimenté l’apprentissage par l’action à travers des activités diversifiées : conférence-échange en planche à pagaie sur la rivière Magog, randonnées démonstratives au Mont-Bellevue, exploration du Marais Réal-D.-Carbonneau et de la réserve naturelle des Boisés-Miner à Granby. Cette diversité d’environnements naturels urbains a permis une compréhension concrète des enjeux de protection de la biodiversité et des services écosystémiques.

L’ancrage territorial au service de l’apprentissage

La programmation de cinq jours a privilégié l’ancrage territorial sherbrookois, explorant la complexité des interactions entre activités récréotouristiques et nature urbaine. Les participants ont analysé les défis de cohabitation des usages multiples autour du Lac des Nations, découvert les stratégies de protection des espèces au Marais de la Rivière aux cerises de Magog, et exploré les bonnes pratiques de participation citoyenne comme levier de conservation. Cette approche systémique a favorisé une compréhension holistique des enjeux environnementaux urbains.

L’apprentissage terrain : un catalyseur de transformation personnelle et professionnelle

L’apprentissage sur le terrain présente des avantages pédagogiques considérables pour les personnes étudiantes en environnement. Premièrement, il favorise l’ancrage mémoriel par l’engagement de tous les sens, créant des souvenirs d’apprentissage durable impossible à reproduire en salle de classe. L’expérience sensorielle directe avec les écosystèmes – entendre le clapotis de l’eau lors de la conférence en planche à pagaie, observer la biodiversité du marais, ressentir l’effort physique lors des randonnées – génère des connexions neuronales multiples qui renforcent significativement la rétention des connaissances.

Deuxièmement, l’apprentissage terrain développe l’intelligence écologique des personnes étudiantes en leur permettant d’observer directement les phénomènes environnementaux dans leur complexité naturelle. Contrairement aux modèles théoriques simplifiés, la réalité terrain révèle les interactions subtiles entre facteurs biotiques et abiotiques, les nuances des écosystèmes et l’imprévisibilité des systèmes naturels. Cette confrontation avec la complexité réelle prépare mieux les futures et futurs professionnels aux défis environnementaux contemporains.

Troisièmement, cette approche cultive l’engagement émotionnel envers les enjeux environnementaux. L’expérience directe de la beauté et de la fragilité des écosystèmes urbains génère une connexion affective durable qui transcende la simple acquisition de connaissances pour nourrir une véritable éthique environnementale. Cette dimension émotionnelle constitue un moteur puissant pour l’action écologique future.

Perspectives d’avenir

L’École d’été en écoresponsabilité démontre que l’éducation environnementale doit sortir des amphithéâtres pour investir les territoires, transformant les personnes étudiantes en actrices et acteurs conscients et engagés de la transition écologique. Cette approche immersive constitue un modèle inspirant pour l’avenir de l’éducation environnementale au Québec.

 

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À propos de l'auteur

Mélodie Chauret

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