Intéressante lettre d’opinion que Gérard Bélanger, professeur d’économie à l’Université Laval, a fait paraître hier dans le courrier des lecteurs de La Presse. Démontrant que la diminution du temps consacré aux études par les étudiants (baisse de plus de 10 heures par semaine de temps d’étude entre les années 1960 et 2000) est correllée par l’inflation des notes (« à l’Université Laval… De 1988 à 2001, les 16 facultés sans exception ont vu croître les moyennes des notes »), il postule que cette baisse d’exigences serait attribuable à la pression que vivent les professeurs à qui l’on demande de faire bien d’autres choses que d’enseigner:
« La dépréciation des études de premier cycle reflète les incitations qu’affronte l’universitaire dans un monde de plus en plus spécialisé. Le chercheur vise la reconnaissance des membres de sa discipline et reçoit les nombreuses décharges d’enseignement à l’intérieur de son université. La promotion dépend des activités de recherche et l’inflation des notes achète la paix. »
L’auteur propose de « favoriser la création d’institutions orientées exclusivement vers la formation des étudiants du premier cycle » (à l’image de Bishops) afin d’augmenter la concurrence et d’amener les universités à « prendre plus au sérieux la formation de premier cycle ».