L’OCDE, par le biais de son programme Institutional Management in Higher Education (IMHE) a mis en place un projet d’évaluation de la qualité de l’enseignement supérieur visant à examiner l’engagement institutionnel de certaines universités en matière de soutien à la qualité de l’enseignement. À ce jour, une dizaine d’universités ont participé à ce projet, dont l’Université Laval qui a fait l’objet d’un rapport après la visite des experts mandatés par l’OCDE.
Parmi les points forts identifiés, le rapport souligne notamment :
- la présence d’une « culture d’institution » à l’Université Laval favorable à l’amélioration continue de la qualité de l’enseignement passant par la mobilisation et l’implication des membres de la communauté universitaire (l’importance du « facteur humain ») ainsi que par l’organisation et les mécanismes favorisant la consolidation et la diffusion des expérimentations;
- la valorisation du rôle d’enseignant en tant qu’éducateur;
- les innovations technologiques utilisées comme leviers pédagogiques;
- le souci de considérer l’étudiant comme un adulte responsable de sa formation;
- l’espace accordé à la réflexion sur la qualité de la formation.
Parmi les pistes d’amélioration proposées par les experts, on trouve :
- conserver – et consolider – son espace de réflexion sur les projets d’innovation pédagogique mis en place;
- développer un langage commun au sein de la communauté universitaire (individus / départements / facultés) autour de la qualité de l’enseignement;
- se préparer à l’accueil d’étudiants présentant des profils différents (étudiants internationaux, étudiants en emploi, adultes en réorientation professionnelle, étudiants à distance, étudiants décrocheurs);
- développer des mécanismes d’assurance qualité pour baliser l’encadrement des étudiants au doctorat;
- examiner l’articulation entre les fonctions d’enseignement et de recherche dans la carrière professorale;
- maximiser les retombées d’initiatives menées dans le cadre de l’évaluation des programmes ou des prix d’excellence décernés en identifiant les leçons à en tirer;
- développer davantage la recherche en pédagogie universitaire, ou le Scholarship of Teaching and Learning (SoTL);
- mener une réflexion stratégique sur les environnements physiques, sur le campus pour vérifier s’ils permettent d’optimiser l’enseignement, l’apprentissage.
Source : OCDE/IMHE, Étude de l’OCDE/IMHE sur la qualité de l’enseignement à l’Université Laval, juin 2011.
Il est étonnant de lire dans les améliorations potentielles qu’on demande à l’Université Laval, une des plus avancées au Québec en matière de formation à distance, de voir à :
•se préparer à l’accueil d’étudiants présentant des profils différents (étudiants internationaux, étudiants en emploi, adultes en réorientation professionnelle, étudiants à distance, étudiants décrocheurs).
On a l’impression de la grande flexibilité qu’on veut donner par l’instauration de si nombreux programmes en ligne permet justement d’aller rejoindre des personnes appartenant à ces catégories mentionnées et qui recherchent une formule différente que les cours traditionnels en classe…
Est-ce que l’Université de Sherbrooke attend également un tel rapport?
Bonne question. C’est vrai que la formation à distance peut, si elle est pensée en se sens, offrir une flexibilité qui permette de rejoindre des étudiants aux disponibilités variées. Mais j’ai l’impression que la recommandation se situe à un autre niveau; j’y vois une invitation à se préparer à l’arrivée de clientèles étudiantes de plus en plus hétérogènes ayant des antécédents, des besoins, des intérêts, des expériences variées. C’est là un réel défi sur le plan pédagogique, autant en classe qu’en ligne.
Et à ma connaissance, l’Université Laval est la seule université canadienne ayant pris part à la phase 2 du projet de l’OCDE, celle ayant mené à l’étude de cas et au rapport cité dans le billet. Je profite d’ailleurs de ta question pour corriger mon billet en y ajoutant le lien menant spécifiquement à cette phase. Merci!