J’aimerais faire du pouce sur l’excellente dépêche que ma collègue Catherine Vallières a écrite sur le projet d’une nouvelle maîtrise en gestion des connaissances et réseaux de la Duke Univerity en particulier sur une composante du projet : l’activité, non créditée, intitulée Resumé-Building and Career Planning Workshop, que l’on décrit comme suit : “A final intensive resumé-building and career-planning workshop, with a professional consultant reviewing resumés that students have workshopped with their cohort. In addition, we will partner with the Career Center, and possibly the MBA Fuqua Career Management Center to hold recruitment events with potential employers and external recruiters.“ (p. 7 du projet de programme)
L’intégration d’une telle activité dans un programme de formation démontre la préoccupation des concepteurs de s’assurer de mener à bon port les étudiants, c’est-à-dire prêts à entrer le marché du travail. Détenir un diplôme ne signifie pas que les étudiants savent mettre en valeur leur formation et se mettre eux-mêmes en valeur pour obtenir un emploi, un bon emploi, l’emploi rêvé. On pourrait dire que les établissements de formation se soucient de l’insertion professionnelle lorsqu’ils évaluent leur programmes, notamment en s’assurant que le contenu des programmes est en phase avec le marché du travail. Mais, au-delà du contenu, il y a la préparation à la recherche d’emploi, une tâche qu’on laisse souvent entre les mains d’un service de placement sur le campus, lequel offre en général des ateliers de rédaction de CV et de préparation à une entrevue… très pertinents mais pas toujours suffisants.
La valeur ajoutée de l’intégration d’un atelier sur la planification de sa carrière dans un programme réside, notamment, dans le fait qu’il se réalise avec des pairs (la cohorte). Ce faisant, non seulement il offre aux étudiants une occasion de collaboration, d’enrichissement mutuel, voire de saine émulation, mais il offre également aux responsable du programme lui-même une occasion de rétroaction sur la formation offerte.
En 2007, au congrès annuel du Council of Graduate Studies (des États-Unis), le conférencier Peter S. Fiske a, dans sa présentation intitulée « Putting PhDs to WORK : Entrepreneurship and Graduate Education », abordé la nécessité de préparer les doctorants à une carrière non académique et proposait d’ajouter un nouveau chapitre à la thèse, un chapitre consacré à la mise en valeur de leurs travaux de recherche en vue de se “vendre” sur le marché du travail.. Il nommait ce chapitre le Golden Chapter. Encore une fois,. il s’agit de donner aux étudiants une occasion de prendre conscience de ce qu’ils valent, de ce qu’ils peuvent offrir et de se préparer au marché du travail.
En France, il existe Les Doctoriales®. “Créées il y a près de 20 ans par le ministère de la Défense et l’Association Bernard Gregory, soutenues par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et par de nombreuses Régions et collectivités locales, les Doctoriales sont aujourd’hui organisées par les universités, dans toute la France, toute l’année.” Ces Doctoriales jouent un rôle similaire à l’atelier du projet de maîtrise de Duke University, au Golden Chapter de Fiske.”.
Dans tous les cas, c’est la préoccupation de la réussite des étudiants qui est en jeu. Une réussite qui va jusque dans la préparation à une insertion professionnelle au marché du travail. N’est-ce pas ce que prône, entre autres, le SEM (Strategic Enrollment Management), un mode de gestion qui semble connaître une grande popularité dans les universités, dont Sherbrooke?
Sources :
Peter Fiske, President and CEO PAX Mixer, Inc., « Putting Ph.D. to Work, Put your Science to Work »
Pour les doctoriales : site Internent L’intelli’agence (anciennement l’Association Gregory Bernard)
Pour en savoir plus sur le SEM : A Practical Guide to Strategic Enrollment Management Planning in Higher Education by R.B. Wilkinson (Pittsburg State University, USA), James S. Taylor (University of Aveiro& Center for Research in Higher Education Policies, Portugal), Angé Peterson (University of Central Florida, USA) and Maria de Lourdes Machado-Taylor (Center for Research in Higher Education Policies, Portugal). Educational Policy Institute. November 2007.