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INTERNE: Une typologie des formes d’apprentissage expérientiel

Enseignement coopératif et apprentissage en milieu de travail Canada (ECAMT ou CEWIL en anglais) – une association dont l’UdeS est membre – a fait paraître plus tôt cette année une typologie des expériences d’apprentissage en milieu de travail (work integrated learning ou WIL) qu’elle reconnaît.  Comme le document en français semble difficile d’accès sur Internet, nous en reproduisons ici l’essentiel.

L’apprentissage en milieu de travail (AMT) est un modèle et un programme d’apprentissage par l’expérience qui permet aux étudiants de suivre une formation théorique dans un cadre structuré et intentionnel, tout en travaillant ou en appliquant les connaissances acquises. L’AMT consiste en un partenariat conclu entre, au minimum, un établissement d’enseignement, un organisme d’accueil et un étudiant.

L’AMT peut viser un cours ou un programme en particulier et a pour objectif d’améliorer les résultats d’apprentissage liés à l’employabilité des étudiants, à leur capacité d’agir et à leur apprentissage continu. […]

Apprentissage
L’apprentissage est une entente conclue entre une personne (un apprenti) qui souhaite apprendre un métier spécialisé et un employeur qui a besoin d’un travailleur qualifié. L’employeur doit être disposé à parrainer l’apprenti et à lui fournir une expérience pratique rémunérée dans le domaine d’emploi sous la direction d’un compagnon titulaire d’un certificat de qualification dans un milieu de
travail favorisant l’apprentissage des tâches, des activités et des fonctions d’un travailleur qualifié. Les apprentis effectuent environ 80 % de leur apprentissage en milieu de travail et 20 % en salle de classe où ils suivent une formation technique.

Selon le métier choisi, l’apprentissage peut durer entre 2 à 5 ans approximativement. L’expérience en milieu de travail et la formation technique sont des composantes essentielles du programme d’apprentissage.

Enseignement coopératif (modèles d’alternance travail-études et de stages de travail)
L’alternance travail-études permet aux étudiants de faire alterner des sessions d’études en salle de classe et des stages de travail rémunérés. En revanche, le programme de stages coopératifs comprend plusieurs stages de travail consécutifs. Dans les deux modèles, les stages de travail permettent aux étudiants d’acquérir de l’expérience dans un milieu de travail relié à leur domaine d’études. Le nombre de
stages qu’un étudiant doit effectuer varie d’un programme à l’autre. Toutefois, les étudiants doivent y consacrer au moins 30 % des heures du programme de formation pour les programmes de 2 ans et 25 % pour les programmes de 2 ans et moins.

Stages
Ce modèle offre habituellement un stage supervisé, structuré, rémunéré ou non, propre à une discipline particulière (généralement à temps plein) pour obtenir un crédit ou un stage pratique. Les stages peuvent avoir lieu au milieu du programme de formation ou à la fin de tous les cours avant la remise du diplôme. La durée des stages varie d’un programme à l’autre. Ils durent habituellement de 12 à 16 mois.

Entrepreneuriat
L’entrepreneuriat permet aux étudiants de tirer parti des ressources, de l’espace, des programmes de mentorat ou de fonds pour mener à bien les étapes préliminaires du développement d’entreprises en démarrage ou pour mettre de l’avant des idées externes qui répondent à des besoins concrets pour obtenir un crédit.

Apprentissage par le service [communautaire – NDLR: probablement une traduction trop directe de Service Learning]
L’apprentissage par le service communautaire intègre des programmes enrichissants de service communautaire à l’enseignement en classe et à la réflexion critique pour enrichir l’expérience d’apprentissage et renforcer les collectivités. Dans les faits, les étudiants travaillent en partenariat avec un organisme communautaire pour appliquer les connaissances propres à leur discipline afin de relever un défi repéré par la collectivité.

Projets de recherche appliquée
Les étudiants participent à un projet de recherche qui se déroule principalement en milieu de travail (par exemple, des projets axés sur la consultation, la conception ou la recherche communautaire).

Stage professionnel/stage clinique obligatoire
Ce modèle permet aux étudiants d’acquérir une expérience de travail sous la supervision d’un professionnel chevronné autorisé (p. ex., un précepteur) dans une discipline qui exige une expérience de travail pratique pour obtenir un permis d’exercice ou un certificat  professionnel. En général, les stages ne sont pas rémunérés. Le stage étant réalisé dans un milieu supervisé, les étudiants n’ont habituellement pas leur propre charge de travail ou leurs propres dossiers.

Stage pratique

Ce modèle permet aux étudiants d’acquérir une expérience pratique intensive à temps partiel ou à court terme dans un milieu pertinent à leur domaine d’études. Les stages pratiques ne sont pas toujours réalisés sous la supervision d’un professionnel autorisé. De plus, les heures d’expérience de travail complétées ne sont pas requises pour obtenir un certificat professionnel. Les stages pratiques tiennent compte des expériences de formation en milieu de travail qui ne sont pas comprises dans d’autres formes, comme l’enseignement coopératif, les stages cliniques, les stages pratiques et les stages de travail.

Expérience de travail
Ce modèle intègre un ou deux stages de travail (habituellement à temps plein) à un programme de formation qui permettent aux étudiants d’acquérir de l’expérience dans un milieu de travail relié à leur domaine d’études ou d’atteindre leurs objectifs de carrière.

Notons qu’il n’est pas question dans cette typologie d’études à l’étranger ou de simulations/ jeux de rôles/ compétitions académiques interuniversitaires. Ce n’est évidemment pas le propos d’ECAMT Canada pour qui il s’agit plutôt d’« Apprentissage par l’expérience », lorsque ces activités sont intégrées aux programmes d’études ou d’« Activités parallèles au programme ou hors programme » lorsque ce n’est pas le cas.  La présence d’un troisième partenaire semble aussi importante pour la définition d’ECAMT Canada de l’apprentissage en milieu de travail.

Il nous semble toutefois que de telles activités doivent toutes être également considérées comme de l’apprentissage expérientiel qu’elles soient ou non intégrées à un programme d’études… dans la mesure où elles sont encadrées par des enseignants/ superviseurs et qu’elles offrent des occasions de réflexivité et de rétroaction.   Par ailleurs, si la présence d’un troisième partenaire semble claire dans le cas d’études ou de travail à l’étranger, elle n’apparaît pas automatique pour l’entrepreneuriat, pourtant reconnu comme de l’apprentissage en milieu de travail.  La question de savoir lesquelles de ces activités devraient ou non être reconnues par des crédits, voire une certification, reste cruciale.

Source:

Enseignement coopératif et apprentissage en milieu de travail Canada, « Définitions relatives à l’AMT – Appendix (sic) A », 2018, 3 p., [document PDF]

Accès au document en version anglaise.

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Jean-Sébastien Dubé

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