Interne: Un concours pour valoriser les innovations pédagogiques du réseau des UQ

Le mercredi 12 octobre dernier était lancé le tout nouveau concours « Lumières sur l’innovation pédagogique » proposé par le Groupe d’intervention et d’innovation pédagogique (GRIIP) du réseau de l’Université du Québec. Bien que le concours ne s’adresse qu’aux membres du corps enseignant ou du personnel professionnel des universités du Québec, nous le présentons ici comme un exemple qui démontre bien les enjeux de la valorisation de telles innovations dans les universités québécoises.

Les objectifs du concours, la définition retenue d’innovation pédagogique et les critères d’admissibilité et d’évaluation sont intéressants pour comprendre comment le GRIIP se positionne quant à cette démarche. [Compte tenu des mes nouvelles fonctions de conseiller à la valorisation de l’innovation, je me permets d’offrir un commentaire critique de cette activité. Toujours entre crochets…]

Les objectifs visés :

valoriser l’innovation pédagogique dans le réseau de l’Université du Québec;
mettre en lumière des pratiques innovantes qui améliorent la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage en milieu universitaire.

Qu’est-ce qu’une innovation pédagogique d’après ce concours?

« Elle consiste, pour un∙e enseignant∙e ou une équipe pédagogique, à apporter des changements dans ses pratiques pédagogiques en vue de les améliorer et ainsi, favoriser les apprentissages des étudiant∙es (Scallon, 2004; Bédard et Béchard, 2009) ».
[Cette définition nous semble très large. Tous améliorations ou changements sauraient-ils être de « l’innovation »?]

Les projets doivent répondre à certains critères pour être admissibles. Un projet…

a été mis en œuvre il y a cinq ans ou moins (à la date limite du dépôt des dossiers de candidature);
[On peut comprendre le retour dans le temps de 5 ans pour cette première édition et compte tenu de la pandémie, mais on peut aussi se demander si les futures éditions reculeront toujours ainsi dans le temps… Au rythme des changements technologiques et pédagogiques, ce qui était innovant en 2017 l’est déjà moins aujourd’hui…]
vise l’amélioration des pratiques enseignantes et des apprentissages d’étudiant∙es d’au moins un établissement du réseau de l’Université du Québec;
la personne responsable du projet est membre du corps enseignant ou du personnel professionnel du réseau de l’Université du Québec.
[Il s’agit d’une dimension intéressante pour nous: plusieurs innovations pédagogiques requièrent le soutien du personne professionnel pour s’actualiser.]

Le jury sera constitué de membres de la communauté universitaire du réseau des UQ et de membres du GRIIP. Les dossiers de candidatures seront examinés à partir des critères d’évaluation suivants:

Cohérence : adéquation entre l’objectif d’amélioration visé et l’innovation mise en œuvre.
Innovation : le projet mis en œuvre démontre, dans le contexte propre à l’enseignant∙e ou à l’équipe pédagogique, un caractère innovant.
Répercussions sur l’enseignement : l’innovation mise en œuvre a permis l’amélioration des pratiques ou de l’expérience d’enseignement.
Répercussions sur l’apprentissage : l’innovation mise en œuvre a permis l’amélioration des apprentissages (connaissances, habiletés, attitudes, etc.) ou de l’expérience d’apprentissage.
Transférabilité et pérennité des pratiques : le projet d’innovation pédagogique a le potentiel d’être mis en œuvre dans d’autres contextes que celui dans lequel il a été réalisé initialement ou peut se poursuivre.
[Ces critères nous semblent fondamentaux, notamment le dernier. Il apparaît essentiel de valoriser ce qui peut devenir transversal à travers les disciplines et durer dans le temps…]

La liste des prix s’avère aussi intéressante…

Une capsule-vidéo mettant en lumière le projet d’innovation pédagogique des lauréates et lauréats, qui sera diffusée sur le site web et les médias sociaux de Pédagogie universitaire
Une plaque de reconnaissance
Une lettre de félicitations de la présidence de l’Université du Québec
Une participation des lauréates et lauréats à un webinaire du GRIIP pour présenter leurs innovations pédagogiques
Un appui à la rédaction d’un article pour la publication Le Tableau, afin de mettre en lumière l’innovation pédagogique et inspirer les collègues passionnés de pédagogie !
[Ces différents prix nous semblent très utiles et intéressants… pour le GRIIP et la valorisation elle-même des innovations. Je me demande sincèrement si les membres du personnel enseignant se préoccupent à ce point de la visibilité des dispositifs pédagogiques employés, aussi innovants soient-ils…]

Les dossiers de présentation de candidatures sont composés des éléments suivants:

Un formulaire de présentation de projet.
Au maximum deux appréciations d’étudiantes et d’étudiants ayant expérimenté [cette] innovation pédagogique à partir de ce formulaire.
D’autres documents joints « dans un même fichier PDF »
Le tout acheminé, « au plus tard le 22 décembre 2022 (13h00), à l’adresse courriel suivante : innovation_GRIIP@uquebec.ca »
[nos emphases; nous demeurons très curieux de savoir combien de candidatures ils recevront…]

Toutes les informations énoncées ci-haut se trouvent dans le document de présentation du concours.

Par ailleurs, l’activité de lancement a été enregistrée. Alain Huot, professeur en administration de l’éducation à l’Université du Québec à Trois-Rivières et président du GRIIP, assure l’animation. Chantal Tremblay, professeure au département de didactique de l’Université du Québec à Montréal, ainsi que Michelle Forest, conseillère pédagogique à l’ENAP, présentaient le concours.

Ensuite, Patrick Giroux, professeur en technologies éducatives et responsable du Laboratoire de formation et de recherche sur la littératie numérique de l’Université du Québec à Chicoutimi, et Isabelle Rivest, conseillère pédagogique à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, ont échangé sur l’innovation pédagogique: https://youtu.be/Hw8AL6hB4rw

Selon Isabelle Rivest, conseillère pédagogique à l’UQAT…

« Une innovation pédagogique, si on part avec l’idée qu’on va du premier coup cocher tous nos objectifs qui étaient sur notre liste […], peut-être que ça va être difficile de s’engager puis qu’on va le voir comme une grosse montagne. Alors que, si on accepte qu’il y a certains éléments qu’on va devoir améliorer, prendre en compte, discuter avec les étudiants – pourquoi pas les impliquer dans ce processus d’amélioration là – ben là peut-être qu’on peut avancer puis que notre projet, au bout d’un an, au bout de quelques mois soit vraiment arrivé là où on voulait l’amener… […] Parfois, faut se lancer. Faut se lancer puis accepter qu’il y a des choses qu’on pourra améliorer ».

[Soit. Si cette méthode des petits pas semble plus pragmatique pour permettre l’implantation et l’obtention – en définitive – de réelles innovations, on peut se demander si, à cette échelle, il ne serait pas préférable de parler simplement d’amélioration pédagogique…]

Leurs observations et conseils sont fort précieux aux futurs innovatrices et innovateurs, quelque soit leur institution d’appartenance.

Sources:

Réseau de l’Université du Québec et Groupe d’intervention et d’innovation pédagogique (GRIIP), page « Lumières sur l’innovation pédagogique – les prix du GRIIP », section « Projets », site Pédagogie universitaire, [sans date]

Réseau de l’Université du Québec et Groupe d’intervention et d’innovation pédagogique (GRIIP), page « Lancement du concours Lumières sur l’innovation pédagogique », section « Annonces », site Pédagogie universitaire, 3 octobre 2022