Dans le cadre des 50 ans de l’UQAM, un projet de recherche-création conjoint audacieux entre la Faculté des sciences de l’éducation et l’École de design dans le but de doter cette institution d’une classe d’apprentissage actif (ce qu’elle n’a pas encore). À cette étape-ci, la nouveauté n’apparaît pas tant au niveau du résultat (encore que…), mais bien du processus de conception.
Deux disciplines, six étudiants sous la supervision de deux professeurs, un processus itératif ouvert au public, une semaine intensive de travail pour parvenir à une pré-esquisse. Toutes les étapes de conception sont d’ailleurs documentées sur le site web du projet. Je découvre du même coup l’expression “charrette de design” [i.e. “Une « charrette » est une tâche devant être accomplie dans un temps mesuré.” (Wikipedia)] qui a même été anglicisée. “À l’issue de la première phase du projet, qui s’est déroulée du 7 au 13 mai derniers, l’équipe étudiante a présenté ses résultats”, soit deux plans d’aménagements d’actuels locaux informatiques, des espaces existants…
L’intérêt du concept proposé est qu’il nomme clairement la nécessité de former les enseignants à penser les espaces d’apprentissage où ils amènent leurs apprenants:
« Conçois ta propre classe »
C’est le concept derrière la proposition avancée par l’équipe de conception. Suivant cette tendance actuel de l’apprentissage actif et de l’environnement souple, il est important que les futurs enseignants et ceux en formation continue puissent développer une pratique spatiale consciente qui leur permettrait concevoir la forme et la configuration de leur propre classe en fonction des objectifs d’apprentissage qu’ils visent travailler avec leurs apprenants. Cette pré-esquisse s’adresse à cette problématique en proposant un système souple qui permettrait d’intégrer de nouvelles technologies à un environnement souple et riche. (Site web; notre emphase)
À terme, cette classe “permettra aux enseignants en formation de se familiariser avec la pédagogie active et d’apprendre à évoluer dans un espace où les technologies sont à portée de main et où la mobilité du mobilier permet plusieurs configurations possibles afin de faciliter les apprentissages. De la formation continue pour les professionnels du milieu de l’éducation pourrait y être donnée.”
Quelques éléments importants de leur proposition:
- Les participants ont souligné l’importance d’intégrer la lumière naturelle dans la classe. Pour ce faire, la salle pourrait être munie de cloisons vitrées.
- Le plancher et le plafond serviront d’espace (surfaces techniques) pour dissimuler du matériel et des outils technologiques, comme du câblage pour brancher les ordinateurs ou les tablettes électroniques.
- Du mobilier et des cloisons mobiles permettront d’aménager et de segmenter les espaces de travail en fonction des activités d’apprentissage. Des projecteurs pourraient aussi servir à concevoir des aménagements spécifiques comme des aires de repos, de lecture ou de travail individuel.
- Les utilisateurs pourront accéder à la salle par un vestibule «où ils pourront déposer leurs effets personnels et réfléchir ensemble à leurs modèles d’apprentissage et aux configurations de l’espace à mettre de l’avant.»
- Une zone fixe de rangement pour disposer du mobilier et des outils fait aussi partie des plans. (notre emphase)
- Un feuillet d’instruction et des fiches techniques pour les utilisateurs; un mode d’emploi pédagogique leur fournirait des exemples de modalités d’enseignement…
- Un questionnaire à remplir après l’utilisation permettrait d’« améliorer les installations au fil du temps et fournir aux chercheurs en éducation des données précieuses sur l’utilisation de ce modèle de classe »,
Sources:
Site Web https://classedufutur.uqam.ca/
Martin, Thomas, “Concevoir la classe du futur“, Quartier Libre, 30 mai 2019
Martin, Valérie, “La classe du futur: un projet de recherche-création pour réfléchir à la classe de demain“, Actualités UQAM, 27 mai 2017
Martin, Valérie, “Une équipe étudiante conçoit les plans d’une classe universitaire adaptée aux besoins pédagogiques et technologiques du 21e siècle” (communiqué de presse), UQAM, 3 juin 2019
