Compétitive Cycles supérieurs Pédagogique Point chaud / en émergence

Interne : Des doctorats pour quelle carrière?

Dans son édition du 30 octobre dernier, Le Devoir faisait étant de deux orientations bien distinctes en matière de formation doctorale : formation visant une carrière universitaire et formation incluant une préparation à une carrière non universitaire.

Ainsi, le doctorat en administration, un Ph.D., offert conjointement par les HEC, l’UQAM, McGill et Concordia se positionne comme un programme de formation fondamentale de haut niveau comprenant un cours en pédagogie universitaire, tandis que l’École polytechnique, en révisant ses programmes de doctorat, a choisi de mettre de l’avant le développement de compétences professionnelles jugées cruciales pour ses diplômés qui, en partie, auront une carrière à l’extérieur du milieu universitaire.

Le nouveau Ph.D. en administration vise une formation théorique en sciences de l’administration, ce qui le distingue du DBA qui, lui, cible des recherches appliquées aux pratiques de gestion.   Le programme conjoint comprend deux ans de cours fondamentaux; l’étudiant pouvant faire son choix à travers l’éventail de séminaires offerts dans les universités participantes. Fait à signaler : un cours de pédagogie universitaire de 3 crédits figure parmi les deux cours obligatoires. En outre, le programme s’affiche comme bilingue, ce qui se traduit par le fait que les étudiants sont en réalité libres de suivre les cours et de déposer les travaux dans la langue de leur choix.

De son côté, l’École polytechnique a procédé à une analyse de l’insertion professionnelle de ses diplômés aux cycles supérieurs de type recherche.  Cette analyse a révélé que près de la moitié des diplômés travaillent à l’extérieur du monde universitaire.  L’institution a donc repensé l’ensemble de ses doctorats pour tenir compte de cette réalité.  C’est ainsi que le comité-conseil a été mis en place pour chaque doctorant, lequel comprend le directeur de recherche et au moins deux membres, dont parfois un de l’entreprise.  L’École Polytechnique a également introduit  dans ses doctorats un microprogramme d’enrichissement visant le développement d’habiletés professionnelles (les connaissances, les stratégies et les méthodes en recherche et innovation, la communication, la gestion, le comportement et le professionnalisme) jugées essentielles pour ses diplômés, qu’ils poursuivent leur carrière à l’université ou ailleurs.  Ces changements ne sont pas sans rappeler les travaux du professeur Jean Nicolas de la Faculté de génie de l’Université de Sherbrooke, travaux ayant mené à la création du microprogramme en enrichissement des compétences en recherche et au financement de projets d’innovation pédagogique dans deux facultés répondant au volet Parcours de formation et modalités d’encadrement appropriées dans le cadre du Programme d’innovation en formation de 2008-2009.

D’un côté, un doctorat qui se présente comme un programme de formation fondamentale, prestigieux, bilingue, de haut niveau, destiné à former les chercheurs de demain. De l’autre, des doctorats remaniés témoignant d’un souci de développer, au-delà de leurs compétences de recherche, les compétences professionnelles de leurs diplômés. Il semble que même au doctorat, formation fondamentale et formation professionnalisante travaillent à trouver leur place et leur pertinence.

Sources :

Hélène Roulot-Ganzmann, « Ph. D. en administration – Des professeurs, certes, mais plus encore ».  Le Devoir, 30 octobre 2010, p. G2.
Pierre Vallée. « De nouveaux doctorats – L’École polytechnique s’adapte aux nouvelles réalités », Le Devoir, 30 octobre 2010, p. G8

L'ordinateur: l'outil numéro un des réseaux sociaux
8 scénarios d'utilisation de Twitter pour les éducateurs innovants
+ posts

À propos de l'auteur

Catherine Vallières

Laisser un commentaire