Hier, jeudi 16 octobre, au Colloque du sous-somité des TIC de la CREPUQ tenu à l’École Polytechnique de Montréal sur le thème « 10 ans de TIC à l’Université », j’ai participé aux ateliers suivants:
– Conférence de Thierry Karsenti
On apprend peu. Intégrer les TIC prend du temps… Il faut trouver le juste équilibre entre l’enseignement en ligne et le présentiel… Les étudiants sont moins numériques qu’on ne le pense… Tout de même, M. Karsenti insiste sur l’importance de dépasser la « pédagogie expositive » (à base de PowerPoint) et de véritablement enseigner aux étudiants à apprivoiser les TIC. Il mentionne au passage l’importance pour les universitaires d’exercer une véritable veille technologique sur les technos appliquées à l’enseignement. Difficile d’être en désaccord avec lui.
– L’importance des compétences informationnelles
Intervention intéressante du professeur Jean-Claude Guédon qui réagissait aux diverses présentations des bibliothécaires expliquant leurs efforts pour offrir de la formation aux compétences informationnelles. Pour M. Guédon, on doit aujourd’hui enseigner la recherche d’information collaborative en se servant des outils du Web 2.0. Discussions intéressantes aussi sur la perception que les professeurs auraient des bibliothécaires, ce qui a pour effet de colorer les rapports qu’ils auront avec les étudiants. N’est-ce pas vrai aussi pour un service comme le nôtre? Est-ce que l’on pourrait mieux joindre les enseignants en passant par les étudiants? Plus que jamais, j’estime qu’on doit envisager des alliances avec le personnel des Bibliothèques qui vivent plusieurs des mêmes problématiques que nous.
Ainsi, il eût été utile que quelqu’un de chez nous participe à l’atelier pré-colloque du mercredi après-midi et qui portait sur les liens à développer entre les ENA (environnements numériques d’apprentissage, comme Moodle) et les ressources documentaires offertes par les Bibliothèques. Même si on n’y est pas encore à Sherbrooke, c’est important de voir que d’autres prennent cette direction.
– L’innovation pédagogique
Mme Renée Fountain, de l’Université Laval. Présentatrice un peu brouillonne, elle semble néanmoins fort intéressante et attachante. Clairement, le format d’une présentation de vingt minutes dans un colloque la contraint trop. Elle utilise les wikis dans le cadre de son enseignement en éducation et demande à ses étudiantes de bâtir des définitions de concepts qui resteront après le cours et serviront à d’autres étudiantes, ce qui serait perçu comme plus motivant et concret. Mme Fountain a débuté son exposé par la présentation d’une vidéo très percutante sur la génération numérique: A Vision of Students Today, réalisé par des étudiants en Ethnologie de la Kansas State University. J’aimerais présenter cette vidéo pour démarrer une discussion dans un prochain débat du SSF.
– Les nouveaux modes de diffusion des connaissances
Intérêt des points de vue de Guylaine Beaudry (édition électoniques, revue Érudit), qui dresse bien le portrait des problèmes de fond qu’entraîne le passage des ressources informationnelles vers le numérique, et de France Bouthiller (directrice et professeure à McGill), qui présente les bibliothécaires comme des intermédiaires essentielles pour défendre l’accès à l’information. Voici deux intervenantes à retenir si jamais les questions d’accès libre finissent par se rendre jusqu’à l’Université de Sherbrooke… Stevan Harnâd milite maintenant pour l’obligation de déposer tous les articles scientifiques d’un établissement dans le dépôt institutionnel de l’université (encore faut-il qu’il y en ait un). Il commence à y avoir de plus en plus d’exemples à travers le monde.
Question que je me pose: Attendu qu’Érudit (l’ancêtre des dépôts numériques) est née d’un consortium entre l’UQAM, l’UdeM et Laval, accepteraient-ils d’autres membres? Sinon, de connaître les raisons de se ménage à trois – et d’une éventuelle exclusivité – serait sûrement instructif…
