Compétitive Pédagogique Technologique

Interne : Bilan d’une journée Moodle-Québec : que font les autres universités ayant adopté Moodle?

Le 24 novembre 2011 avait lieu à l’ÉNAP à Québec une rencontre entre divers intervenants d’universités québécoises ayant adopté Moodle ou considérant son adoption. La journée se voulait une occasion d’échanges structurés sans être trop formels, essentiellement en mode tour de table et démonstrations. L’initiative et l’organisation de la journée viennent de l’UQAR, l’ÉNAP et l’UQAT, qui ont tous actuellement Claroline comme ENA mais étudient ou même pilotent Moodle avec de petits groupes.

Les université représentées outre l’UdeS

  • UQAM : Moodle au coeur du dispositif techno d’apprentissage. Beaucoup d’efforts mis dans la plateforme. Sont encore à la version 1.9.x et préparent la migration à la version 2.
  • UQAT : Utilisent Claroline plutôt que Moodle, s’intéressent à Moodle à cause de son momentum au Québec
  • UQAR : Utilisent Claroline plutôt que Moodle, s’intéressent à Moodle à cause de son momentum au Québec. Pilote Moodle avec quelques professeurs et chargés de cours. Ils ont sous-contracté leur installation pilote à DECclic, de même que la formation qui se fait en ligne avec DECclic.
  • ÉNAP : Utilisent Claroline plutôt que Moodle, s’intéressent à Moodle à cause de son momentum au Québec. Pilote Moodle avec quelques professeurs et chargés de cours.
  • Polytechnique : Moodle est leur ENA. Toujours en version 1.9, mais travaillent à migrer à la version 2.
  • UdeM : ont récemment migré depuis WebCT à Moodle 2. La première université ayant adopté Moodle 2 au Québec. Ont développé leur propre matériel de formation/documentation, mais ont aussi beaucoup dirigé leurs utilisateurs vers la documentation préparée par les autres universités et collèges francophones québécois et européens.
  • UQO : pas pris de notes. Possiblement sur Claroline avec un oeil sur Moodle.
  • ETS : pas pris de notes. Il me semble que l’ÉTS est sur Moodle, mais je n’en suis pas certain.

Voici une version abrégée de l’ordre du jour, avec mes notes des éléments qui ont retenu mon attention pour chaque sujet.

  1. Origine de Moodle (ou autre ENA) dans chaque université : processus de sélection, taux de satisfaction, etc.
    • D’autres universités ont fait des sondages formels auprès des utilisateurs de Moodle. Bonne idée.
    • Quelques fonctions de Claroline très appréciées des utilisateurs que Moodle ne possède pas, ou pas complètement comme dans Claroline :
      • Signalement automatique des nouveautés depuis la dernière visite du site, par un point rouge
      • Rapports d’activités envoyés automatiquement aux enseignants
      • Diverses options de gestion
      • Case à cocher sur les messages de forums pour signaler que le professeur les a traités
      • Gestion des résultats soit par le Web, soit par Excel
      • Outils d’équipe pour collaborer
      • Liste de courriels des étudiants
  2. Mise en place de Moodle : migration depuis ancien ENA, forces et faiblesses, mises à niveaux, passerelles avec autres systèmes institutionnels (ex: dossier étudiant), personnalisation d’interface, développement local, etc.
    • D’autres universités ont migré automatiquement tous les anciens sites des anciens ENA. Rien ne m’a convaincu que notre approche de migration sur demande n’était pas un meilleur choix pour l’UdeS. Bref : conforté dans nos choix de 2008.
    • Seule l’UQAM a personnalisé ses thèmes aux couleurs institutionnelles comme nous l’avons fait. L’UQAM est allée plus loin en mettant beaucoup d’efforts pour ajouter une fonction pour ouvrir/fermer une section de site de cours, chose que nous aimerions faire avec Moodle 2, mais qui est justement plus facile à faire dans Moodle 2 apparemment.
    • L’UQAM a développé une fonction qui permet de mettre à jour un site de cours à partir d’un cours maître, qui sert de cours de référence. Cela facilite la mise à jour quand plusieurs sites existent pour un même cours donné à des groupes différents, par exemple.
    • L’UdeM utilise une batterie de logiciels qui soutiennent leur installation Moodle : Selenium pour automatiser les tests; The Grinder pour faire des tests de charge; Munin pour le suivi de l’environnement. De bonnes pistes à explorer pour l’UdeS.
    • L’UdeM a une approche agile pour le développement, fondée sur la méthodologie SCRUM où les équipes de développement font des cycles de développement itératifs de quelques semaines.
    • L’UQAM et l’UdeM mettent des efforts importants dans leur ENA. À l’UQAM, ces investissements semblent cycliques ou du moins sur une base projet par projet, puisque l’équipe informatique qui y travaille n’est pas entièrement dédiées à Moodle. L’UdeM semble avoir pour le moment une équipe informatique dédiée pour l’ensemble du projet StudiUM, qui inclut Moodle ainsi que des systèmes complémentaires projetés pour l’avenir (portfolio, etc). Cette information est une impression que je n’ai pas eu l’occasion de vérifier.
  3. Exemples de cours avec support Moodle.
    • La plupart des universités utilisent Moodle sensiblement de la même façon.
    • L’UQAM a démontré un site où plusieurs ajustements ont été faits sur mesure, spécifiquement pour ce cours de formation continue, afin qu’il ait un design visuel et fonctionnel très distinct et évolué. Ce développement sur mesure représente un investissement important (technique et technopédagogique), mais le calcul formel de rentabilité établit qu’à partir de 20 étudiants, l’investissement rapporte. Le coup d’oeil du site était très intéressant visuellement, et avec une  excellente ergonomie web.
    • Ailleurs comme ici, Moodle est principalement en appui au présentiel, mais les cours en FAD sont ceux qui en exploitent le plus de possibilités.
    • L’UQAM a lancé plus tôt cette année un centre d’excellence en technopédagogie. Pas plus de détails pour le moment, mais je vais tenter de me renseigner. Des recherches Google n’ont rien permis de trouver à ce sujet.
  4. Modules externes (plugins) ajoutés.
    • L’UQAC a présenté un plugin utile notamment pour les cours de langue. Il permet de bâtir automatiquement des jeux en puisant les mots et définitions d’un glossaire Moodle pour faciliter l’apprentissage de vocabulaire disciplinaire ou de langue étrangère (ex. bonhomme pendu, mots croisés, etc. Il y a 6 types de jeux disponibles avec ce plugin.).
    • L’UQAM utilise un plugin qui intègre une applet Java pour enregistrer une réponse verbale fournie par l’étudiant dans un test, par exemple pour vérifier sa prononciation ou s’il peut communiquer clairement un message verbal dans une autre langue.
    • Polytechnique révise actuellement les plugins qu’elle a produit à l’interne pour la compatibilité à Moodle 2 et pour les améliorer en général. Leur plugin Remise d’un travail d’équipe, que nous utilisons à l’UdeS, gagnera la compatibilité avec la fonction Groupements, qui permet notamment d’avoir plusieurs travaux d’équipes avec des équipes différentes pour les travaux.
  5. Formation et soutien des utilisateurs, gestion de la plateforme.
    • Pour la formation, la plupart des universités combinent le présentiel avec de la documentation écrite et des capsules vidéo, à divers degrés.
    • L’UdeM, en plus de produire son propre matériel, n’hésite pas à lister toute la documentation francophone qu’ils ont pu trouver ailleurs et qu’ils jugent de qualité (incluant ce qui se fait à l’UdeS, à l’UQAM, etc).
    • À l’UdeM, ce sont des professeurs qui donnent la formation présentiel Moodle, selon un modèle de formation par les pairs. Notre propre expérience à Sherbrooke nous laisse croire que ça n’est pas nécessaire ici.
    • D’autres université offrent un atelier de formation axé sur la pédagogie dans Moodle, en formule d’application directe de principes technopédagogiques, où le professeur travaille sur un de ses propres sites Moodle avec le soutien d’un CP.
    • Plusieurs autres universités font appel à des étudiants pour le soutien de première ligne, qui transfèrent ensuite certaines demandes à des technopédagogues au besoin. On crée alors un rôle spécifiquement pour les personnes en soutien de première ligne, de manière à leur accorder juste les droits nécessaires pour faire leur travail sans pour autant avoir le rôle d’administrateur sur tout le serveur.
    • L’UQAM et l’UdeM ont chacun une section et du matériel propres aux étudiants, qui sont distincts de ce qui s’adresse aux professeurs. Une voie à suivre ici à l’UdeS.
  6. Perspectives techniques mobilité et contenus SCORM
    • Moodle 2.1.2 et les versions suivantes ont déjà un support intrinsèque pour les appareils mobiles, par un mécanisme simple (CSS) qui adapte l’affichage quand un navigateur mobile est détecté. C’est la voie d’avenir.
    • Pour assurer une pleine compatibilité des contenus, il faut cependant que les contenus publiés dans chaque site Moodle le soient dans des formats accessibles. Par exemple, éviter les vidéos en format Flash pour plutôt privilégier des formats comme mp4.
    • L’ÉNAP expérimente avec les contenus SCORM et aimerait les privilégier étant donné leur caractère standard. Toutes les universités ayant expérimenté avec la norme SCORM dans Moodle ont eu des difficultés techniques, probablement dues à une compatibilité incomplète de Moodle avec SCORM. La compatibilité des différents outils de production de contenus au format SCORM est également très variable. L’UQAM, L’UdeM et nous-même à l’UdeS avons tous choisi de privilégier les outils interne de Moodle.
  7. Perspectives communautaires : Moodle-Québec et les colloques Moodle Moot
    • Jean-François Tremblay de l’UQAM a expliqué la nature communautaire, ouverte, informelle et émergente du groupe Moodle-Québec, dont il est l’animateur. Les liens avec le réseau collégial sont tout aussi informels, mais dans un esprit d’ouverture.
    • J’ai expliqué les raisons du délai de l’UdeS pour l’organisation d’une rencontre du groupe Moodle-Québec, en disant que ce n’était que partie remise.
    • L’UQAM a préféré le Moodle Moot francophone européen au Moodle Moot pancanadien. Les rencontres Moodle Moot sont interordre (du primaire jusqu’à l’universitaire) et on y trouve beaucoup d’enseignants qui partagent leur expérience. La majorité des participants sont sur des serveurs Moodle ayant peu d’utilisateurs, où tout est géré manuellement (création des comptes et des cours, etc). Les installations d’envergure de nos universités impressionnent ces participants.

Bilan

Plusieurs pistes intéressantes explorées par d’autres universités vont probablement guider nos actions pour le passage à Moodle 2 et pour les suites à donner une fois cette transition réalisée, notamment quant à l’aspect formation/soutien et quant à certains choix techniques de configuration et de tests informatiques.

Les explications et démonstrations que j’ai données sur ce que nous faisons à l’UdeS semblent avoir été appréciées et j’ai eu de bons commentaires. Je crois que nous avons marqué des points dans la communauté Moodle-Québec en participant à cette rencontre.

Rapport d'étonnement : tourner un topo vidéo (atelier Congrès FPQJ)
L'AUCC souhaite élargir la perception que l'on a des universités
+ posts

À propos de l'auteur

Éric Chamberland

Laisser un commentaire