Pédagogique Point chaud / en émergence Technologique

Une meilleure rétention de la matière grâce à des interactions entre étudiants durant le cours

Un professeur de physique de l’Université d’Harvard, Eric Mazur, a exposé son approche pédagogique innovatrice lors d’une conférence de technopédagogie, la Building Learning Communities (BLC) conference, tenue à Boston en juillet 2011. Par cette approche, il préconise de remplacer le traditionnel cours magistral par une interaction régulière et directe entre les étudiants lors des cours, et ce, par le biais d’un logiciel Learning Catalytics que lui et deux collègues de Harvard ont développé.

En guise de démonstration, il a commencé par demander aux participants des exemples des habiletés qu’ils avaient développées et comment ils y étaient parvenus. Les témoignanges obtenus indiquaient que ce qui avait le plus marqué les gens étaient des situations où ils avaient été directement impliqués dans leur apprentissage, comme lors d’une expérience effectuée ou lors d’essais et erreurs, et non pas simplement à la suite de notions obtenues en classe dans un cours magistral.  

On sait que les professeurs ont besoin de transmettre des éléments de formation et que les étudiants doivent les retenir, non pas par coeur, mais de façon intelligente avec la possibilité de les réutiliser dans d’autres contextes. Depuis longtemps, l’accent a toujours été mis sur la première partie qu’est la transmission, considérant que les élèves étaient responsables de la seconde. La pédagogie mise de l’avant par le professeur Mazur aide l’enseignant à davantage s’investir dans la seconde partie de l’apprentissage et d’augmenter sensiblement la capacité de rétention des notions reçues. Cette façon de faire permet donc à des étudiants plus avancés d’aider d’autres à comprendre certaines parties. Cette confrontation d’idées ancre mieux dans la mémoire l’apprentissage qui doit se faire.

Pour y arriver, Eric Mazur présente rapidement les notions à enseigner, puis pose une question pour laquelle l’étudiant doit répondre par le biais d’un logiciel. Par la suite, l’étudiant est invité à discuter du problème avec un autre étudiant près de lui et à possiblement reconsidérer sa réponse. Il inscrit donc une seconde fois une réponse dans le logiciel et les résultats démontrent clairement que la discussion permet d’augmenter le pourcentage de bonnes réponses. Après discussion en classe avec le professeur, celui-ci indique la réponse attendue et donne les explications nécessaires. Puis, le processus recommence pour une autre partie de la matière à couvrir.

Lors de la préparation de ses cours, le professeur Mazur crée une série de questions de difficultés variées avec un taux de réussite pouvant se situer entre 30 et 70 %. Les questions peuvent être conçues selon différents modèles : vrai ou faux, choix multiple, etc. Le logiciel indique également à l’enseignant comment se répartissent dans sa classe les bonnes et les mauvaises réponses, ce qui lui permet de mieux pairer les étudiants faibles et forts ensemble afin de maximiser l’entraide lors des discussions. De plus, le logiciel utilise des logarithmes sophistiqués qui peuvent augmenter le niveau de difficultés des questions s’il y a lieu. Il informe également le professeur quand il est opportun de faire un résumé de la matière couverte et donc d’introduire une ou des questions servant à vérifier si les informations ont été de fait bien assimilées et comprises avant de poursuivre.

Le logiciel Learning Catalytics a été développé grâce au soutien financier de la National Science Foundation. Il est utilisé à l’Université Harvard, mais aussi dans plusieurs autres établissement publics d’état, comme des universités de taille moyenne ainsi qu’une école secondaire. Il est possible d’obtenir des explications relatives à ce logiciel sur invitation en contactant directement Eric Mazur à l’adresse support@learningcatalytics.com.

Source : « Ending the ‘tyranny of the lecture’ », article publié dans eClassroom News le 28 juillet 2011.

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