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Les bonnes pratiques d’ergonomie Web en 2011

Depuis que Internet existe et a vu apparaître des millions de sites Web et leurs contenus, beaucoup de choses ont changé sous l’influence de l’évolution des technologies, des connaissances informatiques des utilisateurs, de l’existence des gabarits qui ont facilité le travail des blogueurs, de l’ajout d’images et de vidéos, etc. Où en sommes-nous en 2011 quant aux bonnes pratiques en ergonomie Web?

Christine Vaufrey fait le point dans un article intitulé « Ergonomie des sites Internet : méfions-nous des recettes* ». On se rappelle notamment certaines consignes comme le fait que le navigateur ne doive jamais être à plus de trois clics de ce qu’il cherche… Il semble bien maintenant que « contrairement à ce que tout concepteur de site vous dira, il n’y a pas de règle en la matière. L’essentiel pour l’utilisateur est de se sentir guidé dans sa navigation et de disposer d’une interface agréable ».

« Même chose pour la fameuse règle “pas d’infos importantes sous la ligne de flottaison de votre page, car le lecteur n’ira pas les voir”. La ligne de flottaison désignant le bas de l’écran de l’utilisateur, la ligne à partir de laquelle ce dernier devra faire défiler la page avec l’ascenseur ou la roulette de sa souris. Là encore, selon le même article, l’observation des utilisateurs montre que ce n’est pas vrai, et que les utilisateurs font volontiers défiler la page quand ils savent pouvoir y trouver des informations intéressantes. »

« Un dernier exemple, celui de la page d’accueil du site : certes il faut la soigner, mais elle n’est plus l’unique sésame ouvrant sur les richesses de votre site. Ceci, parce que l’énorme majorité des pages est désormais accessible via les moteurs de recherche, les recommandations sur les réseaux sociaux, les liens intégrés à d’autres sites… qui tous réfèrent à des pages spécifiques et non à la page d’accueil. Chaque page doit donc contenir des éléments qui encourageront l’utilisateur à poursuivre sa navigation, si tel est votre objectif. »

De façon étonnante, on observe même des contre-exemples en matière de règles généralement admises de lisibilité et qui sont pourtant parmi les sites très fréquentés.  Prenons l’exemple de « nombre de sites de presse, qu’on pourrait estimer trop chargés et complexes de navigation, et qui draînent pourtant des millions de visiteurs chaque semaine. Un excellent exemple de ce paradoxe a été donné récemment par un désigner web qui critiquait ouvertement la page d’accueil du site du New York Times, ce site figurant pourtant parmi les plus fréquentés des sites de presse. »

Une observation que fait l’auteure à la suite de ses recherches est que la prise en compte de l’intention de l’utilisateur est un élément fondamental et incontournable. Elle conclut : « Chaque site reflète (ou devrait refléter) les attentes de son public majoritaire, sans vouloir à tout prix plaire à tout le monde. » Elle rappelle enfin qu’ «[a]u-delà des modes et des recettes toute faites, les principes de base d’une bonne ergonomie web sont connus. Ils ne datent pas d’hier. Les nombreux utilisateurs d’Opquast collectent depuis plus de 15 ans les bonnes pratiques d’accessibilité au web. Mais les éléments principaux, qui regroupent tous les autres, ont été formalisés par Bastien et Scapin dès 1997 et sont toujours considérés comme des références incontournables par la majorité des ergonomes web. Vous les retrouverez, finement analysés, sur l’excellent site Ergolab, qui malheureusement n’est plus actualisé aussi souvent que par le passé, mais reste néanmoins incontournable.

Source : VAUFREY, Christine « Ergonomie des sites Internet : méfions-nous des recettes* », publié dans Thot Cursus du 27 septembre 2011.

Les critères ergonomiques de Bastien et Scapin. Partie 1, Partie 2 Site Ergolab.

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2 Commentaires

  • J’ai toujours perçu de principe des 3 clics comme une rule of thumb plutôt que comme un absolu, qui servait plus de rappel que l’on doit éliminer les clics inutiles que de loi universelle. De tout temps, il y a des gens qui prennent les balises pour des règles strictes et qui dénaturent ainsi les pratiques recommandés en les prenant au pied de la lettre. Ce genre de choses est inévitable dans les professions dont les praticiens arrivent d’horizons très variés. Morale : il faut bien choisir son concepteur web, mais ça n’est pas facile pour le profane de savoir les départager…

  • Tout à fait d’accord. Le magasinage, d’une part, et les bonnes références, d’autre part, peuvent aider à y voir plus clair.

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