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Le logiciel libre et la loi 133 sur la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles au sein de la fonction publique

L’adoption récente de la loi 133 sur la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles au sein de la fonction publique force dorénavant « les décideurs gouvernementaux à tenir compte du logiciel libre dans le cadre des efforts de modernisation des systèmes d’information, au même titre que du logiciel propriétaire ».

Une ouverture à l’utilisation du logiciel libre est nettement apparue au sein du gouvernement. Pour expliquer cette volonté politique, Daniel Pascot, professeur titulaire au Département des systèmes d’information organisationnels de l’Université Laval et président du conseil d’administration de l’organisme FACIL (pour l’appropriation collective de l’informatique libre) indique que : « Non seulement la Loi 133 a-t-elle été adoptée, mais des organismes comme FACIL et l’Association professionnelle des entreprises en logiciels libres (APELL) ont été invités à présenter leur point de vue en commission parlementaire ». Selon Daniel Pascot,  « le concept du libre est beaucoup plus efficace économiquement parlant, car il évite d’avoir à verser d’importantes sommes aux fournisseurs des logiciels propriétaires – jusqu’à 95 % des budgets concernés. Il s’agit alors d’une protection contre la délocalisation, car l’argent ainsi économisé peut aller à l’expertise locale plutôt qu’à des entreprises outremer. “Ce n’est plus le code qui compte, mais le service, indique-t-il. Il n’y a plus de gros logiciels à importer, dont on a du mal à se sortir et dont on perd le contrôle et les données. Finies aussi les barrières forçant l’utilisateur à changer de logiciels au bout de quelques années. ” »

Cyrille Béraud, président de l’APELL et président de Savoir-faire Linux pense qu’« On peut gagner de l’argent, et beaucoup d’argent, avec le logiciel libre parce que le modèle repose sur une économie durable, à valeur ajoutée. »  Daniel Pascot rajoute qu’« On peut ainsi créer une richesse extraordinaire et une économie du savoir. Le logiciel libre n’est pas contre le commerce, mais contre l’abus de propriété intellectuelle et les menottes numériques ».

Le développement du logiciel libre  rencontre par ailleurs certaines difficultés, soit le changement même des mentalités : la résistance au changement n’est pas technologique, mais plutôt générationnelle entre tenants et opposants. De plus, on manque actuellement de développeurs Android notamment, ce qui explique en partie le retard accumulé depuis dix ans.

Est-ce qu’un tel virage se généralisera à travers les institutions universitaires québécoises, dans un contexte d’un choix libre ou d’une forte incitation à le faire? 

Source : OUELLET, André. « Percée du logiciel libre dans la fonction publique québécoise », Direction informatique, 22 août 2011.

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