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L’entrée en bourse de LinkedIn relance les craintes d’une bulle technologique

Je m’aventure rarement dans la veille « financière », mais l’engouement pour les réseaux sociaux a des impacts plus larges que sur le seul domaine de l’éducation… et les succès économiques permettent parfois de jauger qui seront les joueurs encore en place dans quelques années. 

Rappelons que jeudi dernier, 19 mai 2011, LinkedIn (site de réseautage professionnel, abbrégé LNKD) est entré en bourse avec une émission de 7,8 millions d’actions à 45 $US (alors qu’elles étaient d’abord évaluées à 30-32 $US).  À la fin de la journée, le titre avait plus que doublé, se transigeant à 94,25 $US.  Ce qui fait dire à la journaliste Stéphanie Grammond: « Pas mal pour une société qui ne fera probablement pas un sou de profit cette année ! » et « Cela confère une valeur boursière à 8,9 milliards US à LinkedIn, qui n’existait même pas il y a 10 ans. »

En parallèle, on estime que Facebook vaudrait 79 milliards US et préparerait son entrée en bourse au printemps 2012, tandis que Twitter (qui y entrerait bientôt) « aurait une valeur théorique de 7,2 milliards US qui repose en bonne partie sur le potentiel de croissance du nombre d’abonnés ».  Groupon (site web d’achats groupés) « vaudrait déjà 14,8 milliards US », alors que  « ce n’est pas l’achat de Skype par Microsoft, une transaction de 8,5 milliards US pour une entreprise qui n’a pas encore affiché un seul dollar de bénéfice net, qui va faire dégonfler ces valeurs », affirme la chroniqueuse Sophie Cousineau.

Comme l’a très bien résumé cette dernière, « Le grand débat, c’est de savoir si on assiste à une nouvelle bulle spéculative, 11 années après l’écrasement des sociétés techno qui avaient défié en Bourse la loi de la gravité. En 2000, rappelons-le, l’indice phare des valeurs techno, le NASDAQ, avait effacé la moitié de sa valeur au cours de l’année, semant la destruction dans sa retraite. »

«Pour bien des sociétés comme LinkedIn ou Groupon, le modèle d’affaires n’a pas encore fait ses preuves. Quand l’entreprise sera mature, on ne sait pas à quoi ressembleront ses marges de rentabilité. On ne sait pas combien de «cash-flow» est dégagera. En réalité, je crois que personne ne le sait, pas même les dirigeants de ces entreprises», dit M. [Brent] Barrie
», directeur général de la société de gestion d’actifs Seamarkm, interrogé par Stéphanie Grammond.

Mais cette fois-ci, l’« exubérance irrationnelle » (formule d’Alan Greenspan à propos de la bulle des années 90) semble toucher surtout les sites de réseautage social, alors que le secteur des télécommunications aurait des assises plus solides. « Le secteur de la technologie pourrait aussi connaître une renaissance avec la transition vers l’informatique en nuages, qui permet aux sociétés de stocker des données à distance pour y accéder de n’importe où. »

Sources :
Cousineau, Sophie, « Bulle, envole-toi ! », Lapresseaffaires.cyberpresse.ca, 19 mai 2011
Grammond, Stéphanie, « Médias sociaux : encore loin de la bulle des technos », Lapresseaffaires.cyberpresse.ca, 21 mai 2011

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Jean-Sébastien Dubé

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