Pédagogique

Une génération de géants dans les universités en 2030 ?

Un peu éloigné et plus léger que notre veille habituelle, Télé-Québec annonçait lundi le 11 avril 2011 une nouvelle série télé destinée aux enfants d’âge préscolaire que l’on pourra voir en septembre prochain: 1, 2, 3… Géant.  Toute la presse média et télé en parlait hier. On décrit la série comme le Passe-Partout d’une nouvelle génération, un public cible qui a… trois ans et plus!  Mais quel rapport avec l’université?

D’une part, la série aurait été créée dans la foulée de la politique contre le décrochage scolaire du ministère québécois de l’Éducation, du Loisir et du Sport, “Tous ensemble pour la réussite scolaire; L’école, j’y tiens!”.  D’ailleurs, trois ministres fées-marraines (Éducation, Culture, Famille) s’étaient déplacées pour l’occasion:

  • Le ministère québécois de l’Éducation, du Loisir et du Sport finance à hauteur de 900 000$ sur trois ans la série, un montant qui provient de son plan d’action de lutte au décrochage scolaire.
  • Le ministère québécois de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, qui y contribue par sa subvention annuelle destinée à la programmation de Télé-Québec
  • Le ministère québécois de la Famille, en lien avec l’organisme Avenir d’enfants, qui fera la promotion de la série auprès de ses clientèles
  • La Fondation Lucie et André Chagnon est aussi un partenaire et contribuera au volet Web de la série.

Par ailleurs, l’émission s’appuie sur les plus récentes études pédiatriques et pédagogiques.  Ses bases ont été établies avec la collaboration d’experts de l’Université du Québec à Montréal, de l’Université de Montréal et de l’Université d’Ottawa [NDLR: N’a-t-on pas d’experts de la petite enfance à l’UdeS?]

  • La série valorisera le rôle du père et l’intervention masculine dans l’éducation par le personnage principal, le géant Jean Jean qui adopte deux enfants dès le début de ce conte télévisé.
  • Le développement d’habiletés préscolaires sera encouragé : Une attention particulière sera apportée aux capacités de langage, grâce à des comptines et des chansons, ainsi que des jeux rythmés avec les voyelles et consonnes, et un riche vocabulaire.
  • De même, on travaillera la capacité d’autorégulation des émotions, des comportements ou du stress qui facilitent ensuite l’apprentissage de la vie en groupe et en classe.

« La directrice générale de Télé-Québec, Michèle Fortin, a expliqué que son objectif était de faire une génération de Géant, comme il existe déjà une génération Passe-Partout. ‘On veut créer l’équivalent de Passe-Partout dans les années 1970 avec les préoccupations des enfants d’aujourd’hui. On souhaite que cette nouvelle série soit encore pertinente dans 20 ans.’ » (Pradier, Samuel, « Une nouvelle série jeunesse à Télé-Québec », Canoë Divertissement, 11 avril 2011)

Il sera intéressant de voir si, dans le très long terme, une telle série parviendra à ses fins et si cette génération aura des caractéristiques propres comme en avait la génération dite « Passe-Partout ».  Attendu qu’une série télé n’a qu’une influence partielle sur la socialisation, on peut se demander quel genre d’universitaires cela fera ?  Plus de garçons ? Qui sauront mieux s’exprimer à l’oral et à l’écrit ? Qui seront encore plus sociables si cela est possible ?

Recommandations sur l’utilisation des communications électroniques et des médias sociaux en enseignement
Former à l'intelligence collective ?
+ posts

À propos de l'auteur

Jean-Sébastien Dubé

1 commentaire

Laisser un commentaire