Pédagogique Point chaud / en émergence

Aux études, santé et réussite sont interdépendants

Le 27 octobre 2010, la Fédération des cégeps diffusait sur son site web, le Portrait de santé des jeunes Québécois de 15 à 24 ans. Ce portrait a été produit par la Fédération des cégeps à la suite des travaux d’un comité tripartite Fédération des cégeps-MELS-MSSS sur les services sociaux et de santé offerts aux étudiants du réseau collégial public, formé en 2005.

Dans l’introduction du rapport, les trois principes fondamentaux qui ont guidé l’élaboration de ce portrait de santé sont présentés.

« Le premier est la conviction que la réussite de l’étudiant et sa santé sont interdépendantes. Il est établi qu’une meilleure santé des jeunes permet d’augmenter les taux de rétention et de réussite aux cours et de réduire les risques de décrochage scolaire – et, par conséquent, favorise la poursuite des études. Le deuxième principe pose que plus un individu est scolarisé, plus les risques de chômage et d’exclusion diminuent et plus ses chances augmentent de bénéficier de meilleures conditions économiques. Le troisième affirme enfin que meilleures sont les conditions socioéconomiques d’un individu, meilleur est son état de santé global. Investir dans la santé et le bien-être des jeunes aujourd’hui est donc garant de la santé des adultes qui composeront la société de demain. »

Sur le site web de la Fédération des cégeps, un document relate quelques faits saillants du rapport.

Les conditions socioéconomiques

  • Environ le quart des cégépiens ont quitté le nid familial et vivent en colocation, en union ou seuls. Les autres, c’est-à-dire la majorité, demeurent chez leurs parents.
  • Plus de la moitié des 15 à 24 ans occupent un emploi. Près des trois quarts des collégiens travaillent pendant l’année scolaire (en moyenne 17 heures par semaine, pour un salaire moyen de 149 $).

Les habitudes de vie

  • Près du tiers des jeunes hommes de 15 à 24 ans et près de la moitié des jeunes femmes de cette tranche d’âge étaient inactifs physiquement durant leurs loisirs.
  • Le quart des 15 à 19 ans et le tiers des 20 à 24 ans fumaient en 2005. C’est au sein de ce dernier groupe d’âge que l’on enregistre le plus haut taux de tabagisme, toutes générations confondues. Parmi les provinces canadiennes, c’est au Québec que l’on retrouve la plus forte proportion de fumeurs chez les 15 à 24 ans.
  • Au Québec, c’est parmi le groupe des 20 à 24 ans que l’on retrouve la plus forte proportion de consommateurs d’alcool (89,2 %). C’est également parmi les jeunes de ce groupe d’âge que l’on retrouve davantage de consommateurs à risque.
  • Toujours au Québec, c’est parmi les 20 à 24 ans que se retrouve la plus forte proportion de consommateurs de drogues illicites, le cannabis étant la drogue la plus consommée.

Les comportements

  • Les trois quarts des jeunes Québécois de 15 à 24 ans se déclarent actifs sexuellement, comparativement à 62 % dans le reste du Canada. La moyenne d’âge de la première relation sexuelle est de 15 ans au Québec. Parmi les célibataires et ceux ayant fréquenté plus d’un partenaire au cours de la dernière année, 44 % ne se protègent pas systématiquement, ce qui représente la proportion la plus élevée du pays.
  • Entre 2001 et 2005, 43 % des conducteurs de 16 à 24 ans qui ont perdu la vie dans un accident de la route avaient de l’alcool dans le sang.

Les problèmes de santé physique

  • De manière générale, les jeunes âgés de 15 à 24 ans sont moins touchés que ceux des autres tranches d’âge par les maladies chroniques et les maladies infectieuses. Les principaux problèmes de santé physique touchant cette tranche de la population sont l’obésité, l’asthme et les infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS).
  • En 2004, le quart (25,7 %) des jeunes Québécois de 18 à 24 ans présentent de l’embonpoint et 6,9 % sont obèses. La prévalence de l’excès de poids chez les jeunes adultes de ce groupe d’âge est en hausse depuis 1990.
  • L’asthme est la maladie chronique la plus courante chez les jeunes Québécois de 15 à 24 ans, touchant plus d’un jeune sur dix et davantage les filles.
  • C’est chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans que l’on retrouve les plus hauts taux de chlamydiose en 2007; les jeunes hommes âgés de 20 à 24 ans constituent le groupe le plus touché par l’infection gonococcique. On constate par ailleurs une augmentation de près de 100 % du nombre de cas déclarés d’infection gonococcique annuellement entre 2004 et 2008, cette hausse étant distinctement importante chez les femmes et, en particulier, chez les jeunes femmes de 15-19 ans.

Les problèmes de santé mentale

  • En 2005, bien qu’une majorité de jeunes Québécois âgés de 15 à 24 ans estiment leur santé mentale de bonne à excellente, 33,3 % d’entre eux sont considérés comme ayant un niveau élevé de détresse psychologique. Le taux s’élève à 26,4 % chez les hommes, comparativement à 39,9 % chez les femmes.
  • Les données d’enquête montrent que les femmes, les jeunes de 15 à 24 ans et les personnes à faible revenu enregistrent des niveaux plus élevés de détresse psychologique.
  • La plupart des troubles mentaux se manifestent à l’adolescence. De façon générale, ils représentent la première cause d’hospitalisation chez les 15 à 24 ans.
  • En 2005, des données d’enquête révèlent que 6 % des jeunes âgés de 15 à 19 ans et 3,8 % des jeunes adultes âgés de 20 à 24 ans présenteraient un trouble d’apprentissage.
  • Les données révèlent également qu’environ 9,2 % des 20-24 ans, soit un jeune sur dix, ont traversé un épisode dépressif important. Les jeunes femmes sont deux fois plus à risque.
  • Au Canada, en 2002-2003, c’est chez les jeunes hommes de 20 à 24 ans que l’on retrouve le taux d’hospitalisation le plus élevé pour la schizophrénie. Près de la moitié des jeunes éprouvant un premier épisode de schizophrénie présentent un problème de consommation de drogues ou en développeront un. Il s’agit de l’affection la plus incapacitante de la jeunesse.
  • Au Québec, environ 3 % des filles et des femmes âgées de 13 à 30 ans souffriraient de troubles de l’alimentation.
  • Pour la période de 2003 à 2005, le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15 à 19 ans et la première chez les 20 à 24 ans. En 2006, chez les jeunes hommes âgés de 20 à 24 ans, le taux annuel de mortalité par suicide est de 25,4 pour 100 000 personnes (comparativement à 6,4 pour 100 000 au sein de la population féminine du même âge) et de 9,1 pour 100 000 personnes chez les jeunes hommes de 15 à 19 ans (comparativement à un taux de 3,9 pour 100 000 personnes chez les jeunes femmes du même âge).

Les problèmes psychosociaux

  • En 2006, c’est chez les jeunes de 15 à 24 ans que l’on enregistre les plus hauts taux d’infractions au Code criminel et de victimisation des infractions contre la personne.
  • En 2006, une proportion importante des victimes de violence conjugale et d’agression sexuelle se retrouvent parmi les 18 à 24 ans (21 %). Les jeunes filles âgées de moins de 18 ans constituent par ailleurs le groupe le plus touché par les agressions sexuelles (53 %).
  • Par ailleurs, pour la période 2001-2003, le taux de grossesse chez les 18 et 19 ans s’élevait à 63,5 pour 1 000, comparativement à 17,6 pour 1 000 chez les plus jeunes. Les deux tiers des grossesses chez les adolescentes de 14 à 17 ans et plus de la moitié des grossesses chez les 18 à 19 ans donnent lieu à une interruption volontaire de grossesse.

SOURCE : Portrait de santé des jeunes Québécois de 15 à 24 ans, Fédération des cégeps, 2010.

Pour consulter le document en ligne : www.fedecegeps.qc.ca

 

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À propos de l'auteur

Sylvie Mathieu

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