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Microcertifications: pourquoi les universités préfèrent le statu quo

Andreas Schleicher, directeur de la Direction de l’éducation et des compétences pour l’OCDE, préconise une évolution vers l’apprentissage tout au long de la vie. Selon lui, « nous ne faisons rien pour les personnes en marge de l’emploi, qui sont menacées par l’automatisation, qui veulent apprendre pour leur prochain emploi ».

Il croit au potentiel des microcertifications qui permettent « de rendre visible ce que l’on sait et ce que l’on peut faire, par petites touches, et de donner aux employeurs de meilleurs signaux… » que ne le font la réputation des endroits où l’on a étudié. Toutefois, il estime que les universités ont peu d’incitatifs à offrir de telles reconnaissances plus granulaires parce qu’elles profitent du statu quo.

M. Schleicher s’exprimait en marge de la conférence annuelle du Higher Education Policy Institute. Selon lui, « la vie des universités est en fait très confortable. Vous regroupez le contenu, la diffusion, l’accréditation – vous pouvez obtenir une belle rente de monopole ». Il souhaiterait donner aux personnes apprenantes « plus de contrôle sur ce qu'[elles] apprennent, comment [elles] apprennent, où [elles] apprennent, quand [elles] apprennent dans leur vie »

Clairement partisan de la dissociation des fonctions universitaires (le fameux ‘unbundling‘), Schleicher croit que les gouvernements ont un rôle à jouer pour améliorer l’offre de microcrédits. Dans d’autres domaines, estime-t-il, nous ne laisserions pas la délivrance de titres aux fournisseurs : « [n]ous ne laisserions pas les fabricants se charger de la réglementation de l’assurance qualité ».

D’après lui, l’offre de formation est actuellement « concentrée lors de la phase initiale de la vie », notamment parce qu’il est « moins cher et plus facile » de s’occuper des personnes étudiantes au début de leur vie, étant donné que « les personnes qui arrivent en milieu de carrière sont beaucoup plus exigeantes. Elles diront essentiellement ‘Je sais comment j’apprends et je veux que vous me serviez plutôt que de me pousser à suivre un programme’ ».

Mais M. Schleicher admet qu’il sera également nécessaire de changer la mentalité très répandue parmi les personnes en emploi, qui consiste à « penser en termes de diplômes : ‘j’ai terminé, j’ai achevé mes études’ ». Il faut « briser ce moule et amener davantage de personnes à une mentalité de perfectionnement » [notre emphase].

[Importants passages traduits avec Deepl.com, version gratuite]

Sources:

Morgan, John (14 mars 2023), Universities too ‘comfortable’ to embrace microcredentials, Times Higher Education.

OCDE, Andreas Schleicher – Directeur de la Direction de l’éducation et des compétences [page consultée le 16 mars 2023]

Riaz, Omer (16 mai 2022), Is unbundling the future of higher education?, eCampus News.

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Jean-Sébastien Dubé

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