Pédagogique

Y a quelqu’un au bout du fil?

Il arrive quelques fois que le silence soit assourdissant. Particulièrement lorsqu’on prend la peine de lancer quelques perches et que l’autre personne ne semble pas les apercevoir.

C’est un peu ce qui se passe quand une personne enseignante annote le travail d’une personne étudiante et qu’elle lui fournit des pistes d’amélioration dans une rétroaction dite constructive. Quelle n’est pas sa surprise, quand elle reçoit le travail suivant, de constater que les mêmes erreurs se reproduisent, voire qu’elles se multiplient! Comment faire pour que nos rétroactions soient lues, comprises et appliquées?

Maria Peterson-Ahmad et al., du Texas Women’s University, nous fournissent un éclairage intéressant sur ce qu’il faut considérer pour qu’une rétroaction soit reçue et utile. Les autrices recommandent d’abord de considérer quatre aspects fondamentaux lorsqu’on donne une rétroaction.

Confiance : les personnes étudiantes ont confiance que la personne enseignante souhaite qu’elles se développent et acquièrent des compétences liées au contenu du cours.
Communication : les personnes étudiantes reçoivent des attentes claires concernant les travaux et les évaluations.
Cohérence : les personnes étudiantes reçoivent des directives précises de la part de la personne enseignante qui note leurs travaux de la manière attendue, avec un retour d’information qui favorise la croissance de l’apprentissage.
Authenticité : les personnes étudiantes reçoivent des commentaires explicites sur les points forts et les améliorations nécessaires.

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Savoir lire entre les lignes
Les autrices nous invitent ensuite à développer la littéracie de rétroaction (feedback literacy) chez les personnes étudiantes. En donnant une rétroaction aux personnes étudiantes où confiance, communication, cohérence et authenticité s’entrecroisent, nous servons deux causes en simultané : l’enrichissement des compétences de nos personnes étudiantes et la compréhension des effets bénéfiques de la rétroaction sur elles. Elles nous proposent des stratégies pour faciliter la littéracie de rétroaction chez les personnes étudiantes.

  • Mettre de l’avant des explications constructives de ce qui doit être corrigé : par exemple, expliquer ce qui est incorrect et pourquoi cela est incorrect et comment la personne étudiante peut corriger son travail.
  • Faire en sorte que la personne étudiante perçoive un gain de connaissance et non une perte de points qui affecte sa note finale.
  • Démontrer que la rétroaction fait partie d’un processus de vas-et-viens où la personne étudiante et la personne enseignante communiquent et s’enrichissent l’une l’autre.
  • Développer chez les personnes étudiantes le réflexe de solliciter une rétroaction de d’autres personnes étudiantes ou de pairs pour bénéficier de leur regard.

De fil en aiguille
Cette ouverture à la rétroaction de la part des personnes étudiantes risque fort de contribuer à créer un climat pédagogique où tout le monde y trouve son compte. Il ne serait pas surprenant non plus que des perles viennent s’enfiler dans ce fil conducteur pour donner un magnifique collier d’apprentissage.

Source :
Peterson-Ahmad, M.B., Keeley, R.G. et Roberts, M., “They Don’t Read My Feedback!” Strategies to Encourage Reception and Application of Course Feedback, Faculty Focus, 14 novembre 2022.

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Daniel a longtemps été occupé à analyser et concevoir des formations tous azimuts. Il essaie aujourd'hui de faire connaître ses découvertes pédagogiques aux personnes formatrices à la recherche de solutions concrètes.

À propos de l'auteur

Daniel Genest

Daniel a longtemps été occupé à analyser et concevoir des formations tous azimuts. Il essaie aujourd'hui de faire connaître ses découvertes pédagogiques aux personnes formatrices à la recherche de solutions concrètes.

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