Pédagogique

Inviter Socrate dans sa classe?

Savoir poser de bonnes questions reste un art que peu d’individus maîtrisent. En contrepartie, donner la bonne réponse s’avère une habileté plus répandue. Sans doute parce qu’on a allègrement récompensé les répondeurs, mais aussi parce qu’une bonne question nous met mal à l’aise! Pourquoi selon vous? – Je tente ici de faire valoir mon talent de questionneur 🙂 –

Jeremy Van Hof, directeur du Service des technologies de l’apprentissage au Broad College of Business, nous amène à considérer une des plus vieilles méthodes pédagogiques : la maïeutique de Socrate aussi appelée la méthode socratique. Elle consiste à faire émerger la connaissance par le questionnement. Socrate, ce philosophe grec d’il y a 2500 ans, préconisait cette méthode auprès de ses disciples.

De nos jours, c’est ce que fait la personne enseignante lorsqu’elle pose une série de questions aux personnes étudiantes pour les amener à se construire une compréhension d’un sujet ou d’un phénomène. Mais pourquoi retourner loin en arrière alors que nous avons une grande variété de méthodes, d’outils et de stratégies d’enseignement à notre portée? Pourquoi ne pas être de son temps et pousser plus loin les bienfaits du monde numérique? Voici ce qu’en dit Van Hof.

Cette méthode est largement reconnue comme l’un des meilleurs moyens d’encourager la pensée critique et l’apprentissage autonome et efficace. Non seulement elle retient l’attention des personnes étudiantes, mais elle leur demande de remettre en question leurs croyances et leurs hypothèses, des compétences dont ils auront besoin pour le reste de leur vie.

Traduit avec DeepL, nos ajustements.

Développer la pensée critique dit-il? Qu’en pensez-vous? Est-ce que dans votre classe physique ou virtuelle, le développement de la pensée critique a sa place?

Des questions, oui mais lesquelles?
On peut poser des questions par exemple sur le bienfondé du traitement d’un sujet par un auteur ou sur la concordance ou non entre deux approches peuvent amorcer une telle démarche pédagogique. Ce sont surtout les questions subséquentes qui ouvrent la porte à la méthode socratique : Pourquoi arrivez-vous à cette réponse? Qu’est-ce qui vous amène à affirmer cela? Quel autre regard peut-on poser sur ceci? Y a-t-il une part de vérité dans cette approche? Pourquoi? Toutes ces questions placent l’apprenant face à son raisonnement.

Et le numérique dans tout cela?
Van Hof nous rappelle que de plus en plus d’outils numériques s’offrent aux personnes étudiantes (clavardage, forum, SMS, …) pour leur permettre de communiquer entre-elles en direct ou en différé. Ces outils peuvent très bien venir appuyer une méthode socratique.

Que ce soit avec ou sans outil technologique, le questionnement place vos personnes étudiantes dans un mode d’apprentissage basé sur la recherche et la construction de sens. Voilà sans doute un levier important pour la motivation de vos étudiants et étudiantes. Mais encore là, il faut poser les bonnes questions! En avez-vous en réserve? Bonne question!

Source: Van Hof, J., Everything Old is New Again: Rethinking the Socratic Method for the 21st Century, Faculty Focus, 6 juin 2022.

Les expériences d’apprentissage…ça se modélise!
Visite du centre de pédagogie active SimUSanté (Rapport d’étonnement, SIFEM 2022)
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Daniel a longtemps été occupé à analyser et concevoir des formations tous azimuts. Il essaie aujourd'hui de faire connaître ses découvertes pédagogiques aux personnes formatrices à la recherche de solutions concrètes.

À propos de l'auteur

Daniel Genest

Daniel a longtemps été occupé à analyser et concevoir des formations tous azimuts. Il essaie aujourd'hui de faire connaître ses découvertes pédagogiques aux personnes formatrices à la recherche de solutions concrètes.

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