Pédagogique

Aider les personnes étudiantes à découvrir leurs styles rédactionnels propres

Plusieurs personnes enseignantes se préoccupent des compétences rédactionnelles de leurs étudiantes et étudiants. Jim Gilligan, professeur associé d’enseignement de l’anglais à la San Francisco State University, rappelle l’importance de développer de telles compétences. Bien qu’il soit professeur de littérature, sa vision de l’écriture est beaucoup plus large que le simple rapport à la fiction et s’applique – nous semble-t-il – à la plupart des disciplines. Pour lui, écrire permet de donner sens au monde et d’apprendre

« Sometimes we write for purely practical reasons […]. Sometimes we write to entertain ourselves or others […]. And sometimes we write to learn since it’s often in the act of writing that we discover what and how we think of a given topic. […] Storytelling is a universal method for making sense of the world, and as the world grows more complex, storytelling will become increasingly important. […] Whether you’re a scientist, a business professional, an educator, a police officer, a physician, a journalist, every job requires you to understand how to tell stories and how to make meaning from stories. »

Il évoque plusieurs textes fondateurs comme la Magna Carta, des documents religieux, certains traités de philosophie et de politique. Gilligan rappelle que l’écriture sert à partager et à convaincre, mais qu’elle permet souvent d’abord de clarifier sa propre pensée:

« Lorsque les auteurs de ces documents [Magna Carta et autres] ont été poussés à partager leurs idées avec d’autres, lorsqu’ils voulaient que d’autres les comprennent, croient ce qu’ils croyaient et agissent en fonction de ces croyances, ils ont d’abord dû mettre leurs pensées sur papier – et dans l’acte d’écrire, ils ont clarifié et exprimé ces idées. L’écriture (comme c’est souvent le cas) les a aidés à comprendre ce qu’ils pensaient, ce qu’ils savaient et ce qu’ils pensaient savoir. Ils ont écrit dans un but précis et pour un public. » [Traduit avec www.DeepL.com/Translator]

En parallèle, la lecture, pour Gilligan, permet de développer l’empathie et de mieux se connaître:

« Kelly Gallagher, dans son livre Readicide, décrit la lecture comme une “répétition imaginative” qui peut nous aider à nous préparer à des expériences que nous n’avons pas encore vécues mais qui pourraient très bien nous arriver dans le futur. En ce sens, la lecture peut nous offrir une fenêtre sur l’inconnu et nous aider à faire preuve d’empathie envers ceux qui ne partagent pas certains aspects de notre identité. La lecture peut également nous fournir un miroir qui nous permet de nous voir d’une manière que nous ne pourrions pas voir autrement.

L’écriture – dans la mesure où elle nous aide à apprendre ce que nous savons – peut nous amener à découvrir qui nous sommes et qui nous voulons devenir. […] Je crois que le type d’écriture que nous produisons fait partie intégrante de l’identité que nous développons.

L’écriture est un acte hautement intime, car nous mettons une part de nous-mêmes dans tout ce que nous écrivons. C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles l’écriture est si difficile – nous distillons, en un sens, une partie de nous-mêmes dans ce que nous écrivons. Cela pourrait également expliquer pourquoi plusieurs d’entre nous sommes si sensibles aux critiques ou aux commentaires sur nos écrits. »

[Traduit avec www.DeepL.com/Translator]

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Si l’écriture est si profitable, comment encourager les étudiantes et étudiants à écrire davantage?

Crystal O. Wong, EdD, à la San Francisco State University, où elle enseigne dans le programme d’écriture, tente d’amener chaque personne étudiante à développer sa propre « voix » … Elle offre ici différentes façons d’échafauder l’apprentissage de l’écriture.

  1. Laissez les personnes étudiantes expérimenter le pouvoir des histoires.  Encouragez vos étudiantes et étudiants à lire des livres contenant des histoires riches et complexes qui serviront de textes modèles. Amenez-les à en discuter en groupes de lecture.
  2. Donnez le choix aux personnes étudiantes.  Laissez savoir aux étudiantes et étudiants que n’importe quelle histoire peut fonctionner tant qu’ils peuvent montrer une transformation dans leur histoire, c’est-à-dire un changement dans leur pensée, leurs sentiments ou leur comportement.
  3. Fournissez aux personnes étudiantes des structures de récit. Montrez-leur comment les histoires sont structurées, par exemple en utilisant un arc narratif ou une colonne vertébrale. Commencez la leçon en choisissant une histoire que les étudiantes et étudiants ont lue et utilisez l’annotation pour mettre en évidence les éléments narratifs […] afin de voir la structure sous-jacente et ses variations. Ensuite, demandez-leur de visualiser ou de tracer les grandes lignes de leur histoire.
  4. Permettez un retour d’information par les pairs avant l’écriture. Pour aider les élèves à étoffer l’intrigue et les personnages de leur histoire, mettez-les en petits groupes et faites-leur raconter leur histoire à voix haute. […] Le feedback que les étudiantes et étudiants se donnent les uns aux autres pourrait être quelque chose comme ceci : (1) dites une chose que vous avez trouvée efficace et (2) posez une question ou faites une suggestion.
  5. Demandez aux personnes étudiantes de rédiger un premier jet. Le premier jet est le moment où les personnes étudiantes mettent leurs idées sur papier. Lorsqu’ils commencent à rédiger leur premier jet, donnez-leur des conseils sur ce que signifie une ouverture forte (qui commence par une tension, une question, de l’humour, une anecdote ou une conversation), un milieu [de texte] captivant (qui utilise des éléments littéraires pour montrer plutôt que raconter) et une fin satisfaisante (qui se termine par des leçons apprises, une transformation ou une signification).
  6. Proposez une révision par les pairs de la première ébauche. Lorsque le premier jet est terminé, aidez les personnes étudiantes à identifier leurs objectifs d’écriture […]. Demandez aux étudiantes et étudiants de partager ces objectifs avec leurs camarades afin que les commentaires qu’ils reçoivent soient spécifiques et ciblés.
  7. Discutez avec les personnes étudiantes. La discussion avec les personnes étudiantes est ma méthode préférée pour fournir des commentaires. Les étudiantes et étudiants se présentent à la rencontre avec leur projet annoté et entament la conversation en me disant ce qu’ils pensent de leur projets, quelles sont leurs idées de révision et leurs travaux.
  8. Évaluez la version finale. Pour évaluer la version finale, j’utilise la grille d’évaluation pour rédiger mon commentaire narratif (et non pour cocher des cases). En général, j’indique ce qui fonctionne bien et je suggère des améliorations si l’étudiante ou l’étudiant décide de réviser davantage. Une autre méthode d’évaluation consiste à demander aux étudiantes et étudiants de s’autoévaluer : ils s’attribuent une note, qu’ils justifient avec des preuves. Cette méthode favorise l’autoréflexion et la prise en charge de leurs apprentissages.

    Il y a aussi lieu de se demander exactement ce que l’on évalue lorsqu’on évalue le style rédactionnel d’une personne étudiante. Le professeur Jim Gilligan explique que ce choix peut prendre plusieurs directions:

    « Mais comment mesurer une “bonne écriture” ? Mesurons-nous la sophistication du vocabulaire de l’auteur ? Évaluons-nous l’exactitude de la grammaire, de l’usage et de la ponctuation de l’auteur ? Ce sont peut-être des moyens quantitatifs de mesurer une écriture “correcte”, mais cela ne signifie pas nécessairement que l’écriture est bonne. Je préfère me concentrer sur des mesures plus qualitatives, comme le caractère distinctif de la voix de l’auteur et l’impact émotionnel de l’écriture. Il s’agit, bien entendu, d’aspects subjectifs d’un texte, et c’est pourquoi nous continuerons à débattre longtemps de la question de savoir ce qui constitue une “bonne écriture”. » [nos emphases]

Quelques derniers conseils de Gilligan…

« Read and write often. Read a variety of texts. Write in different forms. Read a lot. Write a lot. Talk about what you read. Talk about what you write. Find a community of readers and writers, and be active in that community. No matter what career path you choose, reading and writing (along with their counterparts, speaking and listening) are skills that will help you succeed. »

Sources:

Carbon Radio, « Storytelling is a Universal Method for Making Sense of the World – An Interview with Professor Jim Gilligan », Medium, 14 octobre 2021

Wong, Crystal O., « Helping Students Find their Writing Voice », Faculty Focus, 6 décembre 2021

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À propos de l'auteur

Jean-Sébastien Dubé

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